Causeries d’Horizons : Les lendemains énergétiques
La série de conférences Causeries d’Horizons réunit des experts du Canada et du monde entier qui partagent leurs recherches et leurs idées prospectives avec les fonctionnaires.
La Transition énergétique ne se limite pas au carbone. Elle porte sur le développement humain et les possibilités qu’a l’énergie de transformer la vie de milliards de personnes. Bien que les lendemains énergétiques soient imprévisibles, les gouvernements sont en mesure de transmettre aux responsables de l’énergie un « guide pratique » leur permettant d’être mieux préparés. Durant les Causeries d’Horizons, Angela Wilkinson nous fera part de la vision du Conseil mondial de l’énergie sur l’humanisation de l’énergie. Elle mentionnera également les futurs travaux horizontaux de leurs portant sur la création et l’utilisation de renseignements et d’outils prospectifs, notamment le radar de la transition énergétique dans le monde et l’indice du trilemme énergétique mondial, afin d’en arriver à une transition énergétique effective et l’apport énergétique pour une meilleure qualité de vie.
Vidéo
Présentateur
Angela Wilkinson, Ph. D.
Secrétaire générale et cheffe de la direction du Conseil mondial de l’énergie
Angela fait partie des élites mondiales spécialisées dans les lendemains énergétiques de la planète, en plus d’être une cadre supérieure chevronnée dans le domaine de l’énergie, une boursière émérite de l’Université et une auteure publiée. Elle dirige depuis 30 ans des initiatives de transformation multilatérales d’ordre national, international et mondial ciblant une grande variété de questions liées à l’économie, à l’énergie, au climat et au développement durable.
Angela a occupé des postes de haute direction dans les secteurs universitaires et civils publics et privés. Elle a intégré le Conseil mondial de l’énergie, en 2017, dans le but de créer une boîte à outils pratique pour les responsables de la transition énergétique et de diriger un nouveau programme de renseignements stratégiques. Son parcours antérieur comprend la direction de la version améliorée d’une prospective stratégique au sein de l’OCDE, basée à Paris. Présente pendant des décennies dans des entreprises comme Royal Dutch Shell et British Gas plc., Angela aura d’abord été chercheuse associée de la Saïd Business School d’Oxford et titulaire d’une bourse en prospective stratégique du GAO (Government Accountability Office) des États-Unis. Elle fait partie de deux conseils consultatifs internationaux (HSE, Russie; ECI, Oxford) et est membre associée (fellow) de l’Académie mondiale de l’art et de la science. Auteure de quatre ouvrages et de nombreux articles publiés, Angela détient un doctorat en physique.
Transcription
KRISTEL VAN DER ELST : Je vous remercie, Claire.
Bonjour tout le monde. On se revoit pour une nouvelle causerie aujourd’hui. Je suis vraiment super contente d’avoir Angela Wilkinson qui nous rejoint aujourd’hui.
Donc, Angela Wilkinson est une des expertes les plus éminentes du monde en matière d’avenirs énergétiques, alors c’est tout simplement formidable de l’avoir parmi nous, certainement, après qu’elle a participé il y a deux semaines à un (inaudible) sommet et alors oui, c’est formidable qu’elle soit ici.
Elle travaille dans ce domaine depuis plus de 30 ans, tant dans le secteur public que le secteur privé, le monde universitaire et les secteurs de la vie citoyenne, et s’y connaît principalement en matière d’enjeux liés aux changements climatiques, à la durabilité, à l’énergie et aux affaires économiques. Avant de se joindre en 2017 au Conseil économique – désolée c’est comme (inaudible) – au Conseil mondial de l’énergie à titre de secrétaire générale et chef de la direction, Angela avait déjà une florissante carrière dans les domaines des avenirs énergétiques et de l’énergie. Alors elle est sur la sellette, dans les deux domaines.
Donc juste avant, Angela était en train de mettre sur pied une activité stratégique de prospective de l’OCDE, à Paris. Elle a fait partie de l’équipe Royal (inaudible) et participé à des initiatives que nous connaissons tous très bien, du moins ceux qui sont dans le monde de la prospective. Elle a également été codirectrice du programme Scenarios à la (inaudible) Business School où (inaudible) ses confrères et consœurs au bureau de la responsabilisation des États-Unis. Angela a également écrit un certain nombre de livres que je ne peux que vous recommander de lire d’une perspective (inaudible) d’avenir énergétique, mais aussi d’une perspective de méthodologie.
Mais plus important encore pour moi, Angela est depuis 15 ans – ça ne nous rajeunit pas! – une très bonne amie et un mentor dans ce domaine. Alors donc, à l’époque où j’ai commencé à faire le travail relatif aux avenirs énergétiques au Forum économique mondial, je n’avais aucune idée de ce dans quoi je m’embarquais. Alors j’ai décidé de faire appel à un certain nombre de personnes et parmi celles-ci se trouvait Angela; à partir de ce moment-là, elle a été tellement généreuse de son aide pendant toutes ces années qu’une belle amitié est née (inaudible).
Alors j’étais tout simplement super contente qu’elle se joigne à nous aujourd’hui. Et d’ailleurs, je lui cède la parole.
ANGELA WILKINSON : Je te remercie, Kristel. Bonjour à toutes et à tous. Ce sera à peu près le seul bout que vous aurez en français aujourd’hui de ma part!
Je suis ravie d’être ici! Je vais vous parler un peu de – bon d’accord, je vais vous parler beaucoup du Conseil mondial de l’énergie et de ce que nous faisons par rapport aux prospectives énergétiques et vous démontrer comment cela peut être utile et pertinent par rapport à ce que vous essayez de faire à Horizons de politiques Canada et aussi lorsque les gouvernements doivent composer avec une économie qui dépend de (inaudible) de l’énergie. Alors je vais vous parler un peu du travail que nous avons fait entourant la récente crise, plutôt que d’aborder tout le travail que nous faisons comme (inaudible) dans un domaine en particulier. Et j’ai déjà quelques plans sur la vidéo.
Laissez-moi vous parler juste un peu du Conseil mondial de l’énergie, pas – vous savez, on me demande de faire du placement de produit, mais fait intéressant, comment cela a-t-il commencé? Le Conseil mondial de l’énergie a vu le jour en 1924, donc il y a environ 97 ans, à la World Power Conference. Pourquoi parler de nos origines? C’est que nous avons débuté nos activités à une époque située juste après la pandémie mondiale d’influenza de 1918 et juste avant la Grande Dépression de 1928.
Et je pense qu’en français vous dites « Par chance, plus ça change. » Et nous en anglais, nous disons « Oh, doesn’t that all look a little bit familiar? »
Alors nous replongeons donc dans ce contexte où à l’issue d’une urgence sanitaire mondiale, tout le monde espère éviter une (inaudible) dépression économique mondiale; donc, voici où nous en sommes, tandis que le Conseil mondial de l’énergie essaie de réfléchir à la manière dont le monde pourrait bénéficier d’une meilleure énergie, pour des vies meilleures et une planète plus en santé.
Alors voilà, nous sommes là depuis près de 100 ans. Nous sommes en activité dans près de 100 pays et nos membres sont essentiellement les hommes et les femmes qui bâtissent et exploitent les filières énergétiques et essaient de se figurer comment offrir les avantages d’une énergie moderne, propre, abordable, fiable et équitable à tous les habitants de la planète.
Alors, parlons maintenant des prospectives entourant cette crise de la COVID‑19. Cette fameuse crise, eh bien elle a changé notre monde. Elle a causé un choc brutal, un bouleversement social. Et elle est arrivée à un moment où toutes les filières énergétiques du monde étaient déjà sous pression, même avant que nous parlions de cette crise de la COVID, nous examinions – bon nombre de sociétés d’énergie parlaient déjà des risques d’une récession économique mondiale. Tout le monde parlait d’un retour de la lancée des changements climatiques, et un programme d’énergie complet à caractère social était en train d’émerger, en raison de la grande inégalité des (inaudible) avantages énergétiques.
Je vais vous parler de (inaudible) nouveaux comportements. Nous travaillons tous à partir de la maison. Nous faisons tous des séances Zoom. Je (inaudible) d’un meilleur avenir énergétique. Nous avons réussi à avoir un ciel moins pollué. Nous avons réussi à avoir des rues urbaines plus paisibles et moins congestionnées. Et nous savons que cette crise a eu des conséquences à la grandeur des filières énergétiques de toutes les régions du monde et de tous les pays. Mais il se trouve que ces conséquences ont été inégales. Les secteurs de l’énergie n’ont pas tous été touchés de la même manière. Et bien que nous puissions concevoir que la demande souffrira d’une réduction permanente dans certaines régions par rapport à certaines formes d’énergie, nous savons également que la demande mondiale est toujours (inaudible) qui continue de s’accumuler dans de nombreuses parties du monde.
Maintenant, la résilience de la filière a été – des filières énergétiques a été testée. Heureusement, le monde s’est arrêté, mais les lumières sont restées allumées. Le rétablissement ne sera pas facile. En fait, les sondages que nous avons menés indiquent que ce rétablissement pourrait même être plus difficile que nous le pensions il y a six mois. Et nous savons que les résultats transnationaux sont toujours possibles, mais que le rétablissement au chapitre de la transformation nécessitera les plus importantes réaffectations (inaudible) financières de l’histoire.
Et un point de départ important de la réflexion quant à la manière dont nous voulons nous rétablir de la crise est de mieux comprendre la situation dans son ensemble à long terme. Nous savons que nous devons comprendre le contexte énergétique dans son ensemble pour nous sortir de cette crise.
Maintenant, un historique de 97 ans vous donne la possibilité d’examiner attentivement le passé pour réfléchir à un meilleur avenir.
Nous avons vu le jour en 1924. Nous avons fait nos débuts à une époque où l’énergie était au service de la paix. Nous avons grandi et évolué à une époque où l’énergie était au service de la prospérité, et maintenant nous disons que le monde est entré dans une nouvelle ère de transition énergétique où l’énergie est au service des habitants et de la planète. Et pour nous au Conseil mondial de l’énergie, la transition énergétique est un processus, et non une destination. C’est un processus d’évolution continue du développement humain et de l’énergie moderne dont dépendent nos vies, nos modes de subsistance et (inaudible) l’économie.
Nous avons ajouté un quatrième (inaudible) du changement, un quatrième « D » aux trois (inaudible) du changement mondial que nous surveillons depuis plus d’une décennie. Nous avons maintenant les quatre « D » – la décarbonisation qui, bien sûr, est l’occasion et la possibilité d’avoir une filière énergétique carboneutre dans le monde entier d’ici 2050 ou 2060. Nous avons la décentralisation, qui concerne la rapidité de la révolution de l’énergie renouvelable et la distribution des ressources d’énergie renouvelable partout dans le monde, en comparaison avec le modèle de distribution plus axé sur la rareté de (inaudible). (Inaudible) qui a une incidence sur toutes les parties de la chaîne de valeur du secteur de l’énergie et qui aboutit à des améliorations de l’efficacité et des processus et à l’exploitation de (inaudible). Et le quatrième « D » que nous avons ajouté – pour disruption en anglais – est l’interruption. Et le but au chapitre de l’interruption, lorsque nous sommes sortis du Congrès mondial de l’énergie qui s’est tenu à Abu Dhabi l’année dernière, nous avons abordé le fait que la valeur est comme – la création de valeur est en train de faire migrer les filières énergétiques (inaudible) vers les utilisateurs finaux (inaudible).
Nous avons commencé à remarquer qu’il y avait une nouvelle mentalité de leadership reposant sur (inaudible) un système central et le facteur interruption comme étant des éléments habituels d’une réflexion selon laquelle nous nous attendons à une innovation accrue du côté de la demande dans les années à venir.
Examinons maintenant ce que nous faisons au chapitre des prospectives énergétiques au Conseil mondial de l’énergie. Cela fait plus de deux décennies que nous sommes dans les prospectives énergétiques. Je pourrais vous dire que dans les années 70 ou 80, vous auriez trouvé (inaudible) de prévisions énergétiques qui dominaient notre organisation. Mais au cours des deux dernières décennies, nous avons délibérément essayé d’élargir notre perspective en nous éloignant des méthodes de projection de données basées sur les prévisions et les modèles pour nous rapprocher des méthodes prospectives. Nous produisons des scénarios énergétiques mondiaux à long terme. En 2016, il y a eu (inaudible) 2060 et on a examiné comment on pouvait atteindre des émissions carboneutres. Comment pouvons-nous réaliser (inaudible)? Comment pouvons-nous atteindre le 1,5° Celsius?
En 2019, nous avons porté cet horizon à 2040 et commencé à examiner les points de bascule de l’innovation selon différents parcours. Nous avons récemment produit un ensemble de scénarios de la COVID‑19 à l’horizon de 2024 dont je vous parlerai un peu plus. Et nous produisons également des scénarios régionaux et sectoriels. L’année dernière, nous avons produit une nouvelle perspective hebdomadaire mondiale en matière d’avenir énergétique (inaudible), une perspective (inaudible), une perspective pour l’Afrique, une perspective pour l’Amérique latine et les Caraïbes, et une perspective pour l’Europe.
Nous n’investissons pas (inaudible) dans l’élaboration de scénarios. Nous devons également investir dans l’utilisation des scénarios pour lesquels nous développons aussi des applications (inaudible), et lancer un appel à l’action qui permettra aux décideurs de travailler avec les scénarios et de les traduire en processus décisionnels et en propositions réalisables.
C’est (inaudible) le radar de la transition énergétique mondiale. Je vous parlerai un peu plus de cela plus tard, mais cela fonctionne avec nos scénarios sur la COVID à l’horizon de 2024 et reçoit les signaux en temps réel d’où qu’ils viennent dans le monde et c’est efficace du fait que l’action se situe maintenant en termes d’implications quant au rythme et à l’orientation de la transition énergétique mondiale.
Nous organisons également des sommets sur les politiques ou les investissements fondés sur les scénarios au cours desquels nous examinons les simulations des jeux de rôles entre le gouvernement, les entreprises (inaudible) et d’autres acteurs, et nous essayons de comprendre l’avenir grâce aux interactions avec les mesures que nous prenons aujourd’hui. L’année dernière, nous avons introduit le nouveau concept autour de l’innovation que nous appelons constellations de destruction. Au lieu de réfléchir aux grappes technologiques ou aux technologies individuelles, il s’agit plutôt d’examiner la nouvelle puissance des combinaisons de technologies et également le rôle qu’ont les politiques, les finances, les modèles opérationnels et l’innovation comportementale par rapport à l’adoption de nouvelles opportunités (inaudible).
Et nous avons également produit quelque chose qu’on appelle l’Energy Trilemma Index, ou le World Energy Trilemma Index, donc en français l’indice du trilemme en matière d’énergie mondiale, qui a modifié le rendement des nations en ce qui a trait aux politiques de sécurité énergétique, à l’équité, à l’abordabilité et à la durabilité environnementale. Et nous pouvons combiner notre (inaudible) indice avec notre travail relatif aux scénarios pour trouver des voies d’avancement pour les politiques.
La diapo suivante, s’il vous plaît.
Alors, j’aimerais approfondir un peu le travail que nous faisons sur le plan de la reprise et de la transformation. Donc, notre organisation ne s’est pas donné pour mission de dire à quoi le monde devrait ressembler. Nous disons (inaudible) à (inaudible) crise et d’atteindre les résultats en matière de transformation.
À partir de février, nous avons mené des sondages à l’échelle mondiale auprès de nos membres, soit dans plus de 100 pays, pour savoir avec quelles répercussions ils étaient aux prises, quelles mesures ils prenaient et en quoi leurs perspectives étaient en train de changer par rapport à l’avenir.
Nous avons utilisé les résultats de ces sondages pour bâtir (inaudible) de quatre scénarios impartiaux de plausibilité basés sur la crise de la COVID (inaudible) à l’horizon de 2024. Ces quatre scénarios – nous allons vous montrer une vidéo. Je vais vous montrer une vidéo de ces scénarios dans un instant, mais disons déjà qu’ils reposent sur trois (inaudible) incertitudes et sur la manière dont ils peuvent être combinés et influer sur la reprise et la planification de la transformation. Ces incertitudes sont l’ambition, la confiance et la capacité à (inaudible) le virus. Et comme je l’ai dit, nous allons vous montrer une vidéo de ces quatre scénarios qui sont appelés « Rebobinage, Pause, Avance rapide et Réenregistrement ». Je vous montrerai la vidéo dans une minute.
Nous avons utilisé les (inaudible) scénarios de la crise pour élaborer un radar de la transition énergétique mondiale et je vais vous montrer un exemple de cela. Il s’agit en fait de faire le suivi de ces signaux (inaudible) et ensuite de les attribuer à un scénario pour donner une indication de l’endroit où les mesures prises aujourd’hui vont nous mener dans le futur.
Et le panneau à droite illustre ce travail de simulation basé sur les scénarios que nous faisons. Et je parlerai un peu plus de cela également.
La diapo suivante, s’il vous plaît.
(Inaudible) la vidéo sur les scénarios.
— PRÉSENTATION DE LA VIDÉO
ANGELA WILKINSON : Ce (inaudible) coproduit par nos membres dans plus de – comme je l’ai dit, dans près de 100 pays et nos membres utilisent ces scénarios pour tester leurs plans de reprise et explorer et cerner les possibilités d’investissement dans la transformation.
Et comme je l’ai dit, nous avons utilisé ces quatre scénarios et nous avons une série complète de capteurs de signaux. Nous avons utilisé – les avons combinés pour créer ce que nous appelons le World Energy Transition Radar, donc en français le radar de la transition énergétique mondiale. Et le radar détecte les signaux en temps réel de partout dans le monde et passe ensuite en mode codage pour exprimer ce que ces signaux nous disent par rapport à l’endroit où nous nous dirigeons dans le futur. Quelle est la direction de la transition énergétique mondiale exprimée par le signal et quel est le rythme de la transition énergétique mondiale exprimé par le signal ?
Alors le signal que nous détectons en ce moment, au 1er novembre, indique que la majorité des signaux que nous captons grâce au radar ont actuellement trait à cet avenir de collaboration en matière d’innovation appelé Path Forward, donc en français La voie de l’avenir.
Les prochains (inaudible) des signaux ont encore trait à cela, un monde où la confiance est élevée envers le réenregistrement et dans l’ensemble nous avons moins de signaux pour les scénarios de pause ou de rebobinage. Alors ce que nous faisons avec cela, c’est que nous donnons la chance aux décideurs du monde politique et à ceux du monde des affaires de dire « Vous prenez vos mesures avec votre ambition et vos meilleures intentions, mais lorsque nous additionnons les mesures de tout le monde sur la planète, dans quelle direction nous dirigeons-nous? ». Et donc ce radar montre quel avenir nous sommes en train de créer grâce aux mesures que nous prenons aujourd’hui.
La diapo suivante, s’il vous plaît.
Bien sûr, nous pouvons aussi approfondir, pas seulement examiner le radar mondial. Nous pouvons aussi examiner les différences régionales (inaudible) que nous recueillons. Alors vous voyez la situation dans son ensemble dans la dernière carte et ici nous pouvons voir en quoi ces signaux diffèrent selon les différentes régions du monde. Alors par exemple, en Europe, nous voyons beaucoup plus de signaux pour le scénario de réenregistrement, l’orange et la partie de ce diagramme à secteurs. Et également pour le scénario d’avance rapide.
Mais si nous prenons le Moyen-Orient, nous voyons beaucoup plus (inaudible) la portion grise qui est l’avance rapide et aussi beaucoup plus le scénario pause, le segment en bleu. Et nous pourrions passer la journée à parler de l’interprétation et de la signification de ces différents (inaudible) et c’est ça le point. Le point est que nous n’essayons pas ici de prédire l’avenir; nous essayons d’améliorer la qualité de l’information nous permettant de déterminer quelles hypothèses nous faisons à propos de l’avenir. Quelles sont les mesures que nous prenons et quelles sont les conséquences de ces mesures sur l’avenir que nous aimerions voir plutôt que l’avenir qui semble se dessiner ?
La diapo suivante, s’il vous plaît.
Comme je l’ai mentionné, nous ne faisons pas que produire des sondages et des scénarios. Nous ne faisons pas qu’utiliser le radar. Nous concevons également des échanges de leadership interactifs. Nous avons une simulation de jeux de rôles qui a trait aux rôles des entreprises, des gouvernements, des investisseurs et de la société civile. Vous avez des options de choix et un budget d’investissement qui pourrait être du temps ou de l’argent. Et tous ces gens doivent faire leurs choix et ensuite nous examinons ce que signifient ces choix par rapport à l’endroit où nous aboutirions dans le futur à partir de la combinaison de tous ces choix.
Ce que vous voyez sur ce tableau est un exemple d’une récente simulation que nous avons faite lors de la semaine de l’énergie mondiale et vous verrez que le jeu de rôles des investisseurs les a placés dans un avenir fondé sur l’avance rapide, la conséquence de tous leurs choix. Les gouvernements avançaient également sur la voie de l’avance rapide en fonction de leurs choix. En revanche, la société civile et les entreprises étaient définitivement plus conservatrices et moins ambitieuses dans leurs choix et aboutissaient en réalité – nous faisaient prendre la direction de cet avenir qu’on appelle pause, en somme un retour à la normale d’avant la pandémie, mais avec un long délai.
Et la moyenne adoptée de tous ces différents jeux de rôles laisse les (inaudible) scénarios. Alors nous avons fait des rondes subséquentes de cette simulation, en changeant les options de choix et à chaque ronde on apprend et on comprend mieux si les décisions qu’on a prises sont importantes, audacieuses et assez pratiques pour modifier l’avenir dans la direction voulue.
La diapo suivante, s’il vous plaît.
Chaque fois que vous terminez sur une note autour de notre vision au Conseil mondial de l’énergie, c’est d’humaniser l’énergie. Cette vision d’humaniser l’énergie est devenue – est rapidement devenue typique à cette crise. Lorsque nous regardons quels entreprises et gouvernements en parlent, nous voyons d’abord et avant tout qu’il y a eu un (inaudible) de cela dans le traitement de cette crise, que nous constatons une plus grande importance accordée à la résilience et que cela s’étend de manière à inclure les gens et l’approvisionnement (inaudible). Et pour ce qui est du Conseil mondial de l’énergie ou de la vision d’humaniser l’énergie, reconnaître que partout, l’énergie est vraiment une question de qualité de vie et de développement humain. Et cela se limite souvent à cette conversation autour des technologies et des investissements sans tenir compte du but social de l’énergie. Et notre travail autour de l’humanisation de l’énergie fait appel à l’utilisation de la prospective énergétique pour effectuer une recherche beaucoup plus vaste de (inaudible) dans la conversation.
Alors ce n’est pas juste une question de pays et d’entreprises; nous devons également faire participer les collectivités, les clients et les citoyens à la conversation sur la transition énergétique. Nous devons augmenter et améliorer l’énergie (inaudible). C’est très difficile pour les gens de prendre des décisions qui sont fondamentalement liées à leurs avenirs énergétiques s’ils ne comprennent pas ce que sont les filières énergétiques ou même les différences entre la composition actuelle des filières énergétiques – qui est 20 pour cent d’électrification et 80 pour cent de non-électrification, et les conséquences de la plupart des scénarios que même avec le meilleur résultat, nous pouvons obtenir entre 40 et 50 pour cent d’électrification d’ici 2050, ce qui laisse encore 50 pour cent de la filière énergétique qui serait (inaudible) non électrifiée (inaudible).
Nous appuyons ce changement de cap dans le débat sur le leadership énergétique et la réflexion au sujet du côté de la demande (inaudible) pour ce qui est des solutions, vu l’émergence de ce que nous appelons la filière énergétique centrée sur le client, et nous faisons le nécessaire pour nous assurer que les gens des collectivités touchées par la transition sont engagés dans le débat; nous essayons également de tenir une conversation plus honnête sur la manière de gérer le coût intégral de (inaudible) d’un (inaudible) de transition.
Nous essayons par ailleurs de nous pencher sur le risque croissant de fragmentation et de polarisation en réunissant les leaders de la transition énergétique qui ne viennent plus seulement du secteur énergétique, mais aussi de secteurs connexes, tels que le transport, le bâtiment, l’industrie et l’agriculture; nous essayons de les inclure et de les faire participer à la promotion d’une approche plus – d’une nouvelle approche axée sur la collaboration et l’inclusion en matière d’innovation.
Et encore aujourd’hui, même après 100 ans, nous sommes engagés dans la diversité sous tous ses aspects : régional, social, technologique et cognitif (inaudible). Nous faisons valoir (inaudible) les forces afin d’accélérer notre capacité d’apprendre les uns des autres.
Alors bienvenue au Conseil mondial de l’énergie! J’espère que notre pratique de prospective énergétique a suscité votre intérêt et je suis prête à répondre à vos questions.