Causeries d’Horizons : Mieux reconstruire : tendances et futures possibilités de l’économie de l’après COVID
La série de conférences Causeries d’Horizons réunit des experts du Canada et du monde entier qui partagent leurs recherches et leurs idées prospectives avec les fonctionnaires.
Comment les pays peuvent-ils tirer profit des transformations mondiales afin d’atteindre une croissance supérieure et de meilleure qualité? La présentation de Margareta reposera sur son travail relatif au «Future Possibilities Report 2020» de l’ONU et décrira une approche pratique de la façon dont les pays peuvent tirer profit des occasions découlant des transformations mondiales afin d’atteindre une croissance plus élevée et des objectifs sociétaux au sein de l’économie de l’après COVID.
Vidéo
Présentateur
Dr. Margareta Drzeniek
Dr. Margareta Drzeniek est associée directrice du groupe Horizons et spécialiste mondialement reconnue en développement économique, innovation, compétitivité, commerce international et risques mondiaux.
Pendant de nombreuses années, elle a dirigé l’équipe de l’économie du Forum économique mondial, à titre de membre du comité exécutif; elle a en outre été l’auteure principale du Rapport sur la compétitivité mondiale, du Rapport sur les risques mondiaux, en plus d’autres rapports de référence du Forum économique mondial. Elle a conseillé des organismes gouvernementaux, des ministres, des conseils nationaux en compétitivité ainsi que le secteur privé dans le monde entier (Brésil, Colombie, Mexique, Russie, Ukraine, Kazakhstan, Suisse, etc.) sur la façon d’améliorer la compétitivité et le rendement de l’innovation, de stimuler les exportations et les investissements, d’évaluer les risques ou de mesurer les répercussions. Elle possède un doctorat en économie et s’exprime régulièrement dans des conférences et événements de premier ordre, notamment la Réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, les réunions annuelles du FMI/Banque mondiale à Washington, des séances de l’Assemblée générale des Nations unies à New York et intervient comme spécialiste pour les médias (BBC, CNBC, CNN, Bloomberg, etc.) Margareta est polonaise, allemande et suisse.
Transcription
MARGARETA DRZENIEK : Merci, Kristel, pour l’invitation et merci pour ces mots aimables. En effet, nous travaillons ensemble depuis un certain temps et c’était un plaisir de vous avoir en dehors du processus d’élaboration du rapport sur les possibilités futures?
Nous allons peut-être aller directement au cœur du sujet, et j’ai des diapositives, donc je vais partager mon écran. Et nous pouvons commencer à plonger dans le contenu.
Quand Kristel m’a demandé de faire cette conférence, je me suis dit que ce qui serait logique maintenant, c’est d’examiner ce récit de reconstruire en mieux. Il y a un récit très fort que nous devrions reconstruire en mieux promu par l’ONU et par de nombreuses autres institutions de la grande réinitialisation. Beaucoup d’institutions défendent l’idée que nous devrions changer les choses pendant la crise.
Comment le faire? Il est beaucoup plus difficile de changer les choses en temps de crise qu’en temps normal, au moins d’un point de vue économique et sous bien d’autres angles également.
Alors vous savez, j’ai pensé qu’il serait logique de contribuer au débat sur la façon dont nous pourrions – comment la crise peut être utilisée pour reconstruire en mieux, pour changer les choses de manière fondamentale afin de remettre à plat les systèmes que nous examinons.
Et parce que l’un de ces récents chantiers sur lesquels nous avons travaillé avec le rapport sur les possibilités futures fournit en fait l’une des solutions potentielles.
C’est donc le sujet de la conférence : quelles sont les tendances et les possibilités dans l’économie post-COVID, et comment pouvons-nous les utiliser pour reconstruire en mieux?
Elle n’offre aucun conseil en matière de politique. Il ne s’agit en fait que d’un potentiel et d’un point de vue sur ces questions, mais – et l’idée de départ est vraiment de faire réfléchir tout le monde et de poursuivre le dialogue sur la manière de le faire. Ce sont des questions très complexes qu’une conférence de 30 minutes ne peut pas toutes résoudre, alors gardez bien cela à l’esprit au fur et à mesure que nous avançons.
Il y a, comme vous le savez très bien, et je suis sûre que vous avez été exposés également à la réflexion prospective et aux mégatendances mondiales, il y a un certain nombre de transformations mondiales qui sont en cours, et cette liste n’est pas exhaustive, mais ce sont celles qui – vous savez, de mon point de vue – sont très pertinentes en ce moment. Et ce sont celles qui ont été les mieux accueillies (inaudible) de la COVID dans l’immédiat, n’est-ce pas?
Et où l’incidence serait aussi la plus grande et qui pourraient avoir (inaudible) de ces effets de suivi, donc pas seulement immédiatement.
Comme sur le secteur de la santé, nous voyons bien sûr les effets immédiats sur le secteur de la santé, mais sur le secteur social, les effets pourraient être beaucoup plus importants et beaucoup plus longs (inaudible).
Permettez-moi donc de passer directement à cette question. Les catégories habituelles que nous examinons – et j’ai ajouté la catégorie de la santé à celle-ci – sont les catégories sociale, géopolitique, technologique, économique et environnementale. C’est la catégorisation habituelle de la transformation mondiale. Et cela rend compte, en fait, d’une grande partie des transformations mondiales que nous observons.
Et du côté social, ce qui est important dans le contexte actuel c’est l’accélération de l’inégalité des revenus qui pourrait également conduire à la prochaine génération de crise, la crise physique, l’agitation sociale ou la migration.
Sur le plan économique, nous sommes – je vais entrer dans les détails de chacune de ces choses. Nous observons une reprise à deux vitesses avec un ralentissement dans certains secteurs par rapport à d’autres et dans certains pays par rapport à d’autres.
L’aspect géopolitique est très difficile à prévoir en ce moment, je l’ai donc mis en gris. Donc les catégories en gris, je ne vais pas les détailler, car elles sont un peu moins pertinentes dans l’immédiat. Mais sur le plan géopolitique, il est très difficile de le voir, mais on a le sentiment qu’il y a une évolution accélérée vers un monde bipolaire avec la répartition du pouvoir entre les États-Unis et la Chine, n’est-ce pas? Il y a une forte (inaudible) de l’Asie, parce que l’Asie est perçue – la Chine est perçue comme sortant de la crise plus forte que beaucoup d’autres pays. Un modèle d’optimisation différent est en train d’émerger, qui aide aux niveaux local, régional et mondial. Il pourrait y avoir moins de déplacements de personnes (inaudible), donc cela pourrait être une situation géopolitique très différente (inaudible).
Mais ce n’est pas si pertinent pour reconstruire en mieux, c’est pourquoi je laisse cela de côté pour l’instant.
Sur le plan technologique, bien sûr, vous savez, la transformation numérique et l’automatisation s’accélèrent. On le voit bien dans les données du secteur des entreprises. Mais à plus long terme, nous pourrions en fait assister désormais à un ralentissement des innovations, ce qui est donc un élément important (inaudible) également.
Et concernant l’environnement, l’orientation ici n’est pas menaçante. On a beaucoup parlé de l’utilisation des plans de relance dans (inaudible) et les programmes de relance pour améliorer le rendement environnemental des pays dans le contexte de reconstruire différemment, de la création d’une économie différente. Lorsque vous regardez les données – nous pouvons maintenant le confirmer – donc pour moi, c’est vraiment un point d’interrogation. Cela peut (inaudible).
Et puis, bien sûr, il y a la santé, où nous attendons clairement des investissements (inaudible) supplémentaires dans les soins de santé et la santé – vous savez, les produits pharmaceutiques de santé aussi, mais aussi une plus grande attention à la préparation et (inaudible).
Bien. Examinons ces tendances de manière un peu plus détaillée et la manière dont elles sont, en particulier, influencées par la COVID, par la crise de la COVID.
L’inégalité des revenus est une tendance que nous avons observée ces dernières années. Les inégalités de revenus ont diminué à l’échelle mondiale, mais se sont accrues au sein des pays, n’est-ce pas? Vous savez, il y avait juste (inaudible) – et les personnes les plus pauvres du monde sont plus proches les unes des autres, indépendamment de l’endroit où elles vivent, mais à l’intérieur chaque pays, les inégalités de revenus ont augmenté. C’est principalement dû à la mondialisation et à (inaudible) technologique, n’est-ce pas?
Ainsi, la crise de la COVID accélère le fossé des inégalités et au sein des pays, car de nombreux travailleurs à faible revenu sont beaucoup plus touchés par la pandémie, donc les licenciements, qui est ce qui constitue maintenant l’exposition à la COVID et aux risques (inaudibles) pour la santé.
Au niveau mondial également, car les travailleurs à faibles revenus des pays pauvres sont encore plus touchés que les travailleurs à faibles revenus des pays avancés. Pour ce qui est de ces derniers, l’ONU estime qu’il y aura 49 millions de personnes dans l’extrême pauvreté en plus de ce que nous avions avant la crise de la COVID. Beaucoup de gens vont tomber dans l’extrême pauvreté à cause de la COVID.
Cela est également moins prioritaire pour les entreprises. D et I désigne la diversité et l’inclusion. C’est une politique (inaudible) que les entreprises encouragent (inaudible) depuis un certain temps, en fait, mais nous avons récemment mené une enquête qui montre qu’elle pourrait devenir moins prioritaire, parce qu’elles se concentrent davantage sur le court terme et que les questions à long terme telles que la diversité et l’inclusion pourraient devenir moins prioritaires.
Et bien sûr, la numérisation et l’automatisation, donc l’un des facteurs qui a été à l’origine de l’inégalité des revenus va s’accélérer.
Sur la droite, vous pouvez voir quelques données à ce sujet. Et voici (inaudible) Fonds monétaire international. Il s’agit d’une recherche effectuée par des économistes qui ont examiné les pandémies passées et la manière dont cela a accru l’inégalité des revenus, c’est l’augmentation – le pourcentage de changement dans Gini, dans le coefficient de Gini, si vous connaissez le coefficient de Gini.
Il ne semble pas que – et cela vient des pandémies passées – et cette pandémie est particulière, car elle touche – en raison de l’incapacité à travailler à distance à cause du confinement – elle touche les travailleurs à faibles revenus d’une manière très particulière. C’est donc beaucoup – c’est la pandémie qui a globalement un effet beaucoup plus fort sur l’économie que les pandémies précédentes, et nous pouvons donc nous attendre à un plus grand (inaudible). Historiquement, cela s’est produit entre 1961 et 2017.
Le deuxième élément est la transformation économique, et il y a beaucoup de transformations économiques en cours en ce moment, n’est-ce pas? Dans la population active, il y a aussi des transitions sectorielles. Il y a beaucoup de changements technologiques en cours, donc il y a beaucoup, beaucoup de transformations économiques en cours dans (inaudible), et c’est (inaudible), donc c’est (inaudible) beaucoup d’entre elles, n’est-ce pas?
Lorsque nous examinons les effets de la pandémie, ce que nous avons vu dans les données et ce qui est pertinent également, c’est qu’elle crée une reprise à deux vitesses, et par deux vitesses, nous voulons dire les deux éléments et les deux vitesses à l’intérieur des pays et entre les pays. Nous voyons dans les données que nous avons produites, c’est-à-dire tout récemment dans une étude sur la façon dont les pays vont se remettre de la crise, et nous avons vu dans notre étude que les pays en développement vont probablement se remettre plus lentement que les pays développés. Si vous voulez la consulter, c’est sur le (inaudible) redressement suite à la COVID.
Mais ces – c’est une constatation très inquiétante, en fait, car si les pays en développement se développent plus lentement, il leur faudra plus de temps pour rattraper leur retard, et cela pourrait alors entraîner des effets de suivi de migration, en Europe, près de l’Afrique avec beaucoup de migration et de réfugiés (inaudible) ces dernières années avec divers (inaudible) migration accrue (inaudible) depuis l’Afrique, ici, par exemple, d’Amérique latine vers l’Amérique du Nord.
Et le deuxième élément – donc c’est entre les pays. Le deuxième élément concerne l’intérieur des pays, et on observe un changement significatif en termes d’emploi et de PIB. C’est ce que vous voyez sur le côté droit du graphique. Et ce graphique montre, en fait, le rendement du marché boursier pour – sur les lignes supérieures, les produits pharmaceutiques, la biotechnologie et les sciences de la vie, et sur les lignes inférieures, la vente au détail et – oh pardon, les sciences de la vie et la technologie de l’information, la TI. Et les lignes inférieures représentent le commerce de détail et les voyages et – ou le tourisme, je pense.
Nous voyons donc que la biotechnologie sur le (inaudible), la TI, augmentent toutes de manière importante et rapide, alors qu’il y aura une contraction significative pour le commerce de détail, les voyages et le tourisme.
Et ce ne sont là que quelques secteurs que nous examinons.
En pratique, cela signifie que des gens devront quitter ce secteur, parce qu’une partie de ce secteur se rétablira et une autre non, n’est-ce pas? Le commerce de détail physique et les voyages ne se rétabliront pas assez vite pour que les gens reprennent leur emploi et retournent à leur vie antérieure.
Mais certaines personnes devront quitter les secteurs qui se contractent pour aller vers les secteurs qui se développent. Il y a une transition importante en termes de (inaudible), des transitions structurelles importantes dans l’économie, parce que certains secteurs vont se contracter et certains secteurs vont se développer. Et il se peut – cet effet peut être – vous savez, dans de nombreuses années, cet effet ne sera peut-être plus aussi visible, mais pendant un certain temps, c’est ce qui, selon les experts, va se rétablir. Cela se redressera assez lentement (inaudible).
Et puis, bien sûr, d’après l’un des éléments que nous avons vus au niveau des entreprises, de nombreuses enquêtes sur les entreprises ont été réalisées pour étayer ces points, c’est l’enquête (inaudible) de PWCC; la numérisation et l’automatisation s’accélèrent dans (inaudible). C’est vraiment la chose importante. Le coût est devenu prohibitif pour avoir des gens dans l’atelier à cause des mesures (inaudibles) et parce que personne ne veut y aller. C’est l’environnement physique pour (inaudible) dans le secteur public ou pour interagir physiquement, tout le monde est dans cette même (inaudible) communication numérique automatisée. Il va donc y avoir une accélération significative de cette tendance de numérisation qui va déplacer plusieurs millions d’emplois (inaudible).
Après chaque crise, les emplois ne reviennent jamais au niveau que nous avions avant parce que toujours – vous savez, en cas de crise, on licencie toujours des gens – ou les entreprises licencient les gens qui sont moins productifs et elles se rétablissent à un certain niveau, mais elles ont un niveau élevé de productivité avec leur effectif réduit, donc elles ne vont jamais – et, vous savez, les données de ce modèle le montrent pour la crise de 2007-2008 que cela n’a jamais retrouvé le même niveau (inaudible).
Concernant les transformations de l’environnement, comme je l’ai dit plus tôt, il y a un potentiel de – dans le – il y a deux forces. Ce sont des forces positives, il pourrait y avoir un résultat positif, de sorte que la COVID pourrait avoir une incidence positive sur l’environnement ou une incidence négative sur l’environnement. Cela dépend vraiment des politiques. Mais pour ce qui est des forces positives, il y a une relance verte, mais si vous regardez le (inaudible) sur le côté droit, c’est l’indice de relance verte qui a été réalisé par un organisme qui s’appelle (inaudible) Economics. Il utilise diverses sources, le rouge est en réalité la relance brune et le bleu la relance verte. Vous voyez qu’en fait, il n’y a pas beaucoup de relance verte, sauf pour les pays comme, vous savez, la Commission (inaudible) avec le pacte vert, qui a un énorme – c’est (inaudible) ici. La France a quelques mesures de relance verte (inaudible), le Royaume-Uni, l’Allemagne aussi, et la Corée du Sud, mais elle a aussi une (inaudible) brune.
Et il y a un autre effet, peut-être plus petit et donc plus temporaire, qui est la pollution accrue (inaudible) par les plastiques, comme les masques et vous savez, les bouteilles avec des désinfectants et vous savez, d’autres produits à usage unique dans les hôpitaux ainsi que dans les soins de santé.
La transformation technologique. Sur le plan technologique – les transformations technologiques se sont poursuivies à un rythme exponentiel. Ce que vous voyez ici, essentiellement, c’est le fossé autour de l’an 2000 et les systèmes qui augmentent, très, très rapidement, très exponentiellement.
Le développement technologique a progressé très rapidement. L’utilisation de la technologie a toujours été à la traîne. Ce que la COVID a fait, c’est accélérer l’adoption de la technologie. L’adoption de la technologie dans une entreprise est très difficile. C’est très difficile, car cela nécessite de modifier de nombreux processus. C’est toujours un projet qui englobe tous les différents aspects de l’entreprise, les différentes unités opérationnelles, (inaudible) très complexe. Cela exige un changement de comportement des personnes pour modifier leur façon de travailler. Elles sont très menacées et très peu enclines à prendre des risques. C’est donc un projet très difficile à réaliser en temps (inaudible), et avec la COVID, il n’y avait pas le choix, car de nombreuses entreprises ont accéléré (inaudible) cela pour accélérer le changement aussi. Et il y a – comme je l’ai dit, il y a – il y a beaucoup de données qui montrent qu’il y a une accélération significative du déploiement de la technologie, donc juste la transformation (inaudible) en particulier.
Et en même temps, beaucoup de – il y a beaucoup de signaux d’alarme qui ont été tirés par les écosystèmes (inaudible) montrant que le financement public et privé pour les nouvelles technologies plus avancées et (inaudible) qui utilisent ces technologies pourrait se tarir temporairement, donc sur un horizon à court terme simplement parce que le financement ira ailleurs et vous savez, nous sommes en crise. Le financement sera (inaudible) dans les prochaines années. Mais c’est l’expérience de la crise passée.
Qu’est-ce que cela signifie, que signifient ces tendances pour reconstruire en mieux? C’est une crise qui ne ressemble à aucune autre, c’est sûr, et elle se produit, et il y a la pression croissante. Et elle a accru la pression, en fait, sur les pays et les entreprises pour qu’ils fournissent des rendements financiers et (inaudible) positifs de l’environnement (inaudible).
Cela dure depuis un certain temps, n’est-ce pas? Il y a eu une pression croissante sur les pays et les entreprises, et certains pays ont très bien réussi, et il y a des entreprises qui ont – vous savez, fait des rapports sur ce niveau géométrique de Gini, c’est toujours cité en exemple. Mais un certain nombre d’entreprises ont fait de très bonnes choses pour avoir également une incidence sociale et environnementale positive, ou du moins pour réduire l’incidence sociale et environnementale négative.
Les investissements ESG (phonétique) ont également gagné du terrain du point de vue de l’investissement. Il s’agit d’une tendance clé. Mais nous constatons également qu’il est très difficile d’obtenir des données sur tout cela pour l’instant. Je n’ai pas encore vu de données convaincantes à ce sujet, mais ce ne sont que des preuves anecdotiques que la pression sur les pays et les entreprises a augmenté.
J’aurais probablement dû, vous savez, chercher les mentions du terme ESG sur Google. Leur nombre aurait probablement été très élevé au cours des (inaudible) derniers mois.
Un autre aspect à garder à l’esprit, est qu’il y a certainement une volonté dans les pays et parmi les entreprises de reconstruire en mieux, de reconstruire en (inaudible). Mais en même temps, il y a cette énorme pression financière qui les oblige à examiner leurs activités à beaucoup plus court terme. Et en mode de crise, ils ne font que réagir d’un jour à l’autre, ce qui est très difficile (inaudible) à long terme. Et cela est également visible dans les (inaudibles) plans de relance des pays. Eh bien, ils n’y arrivent que maintenant, mais il est très difficile d’envisager un horizon de planification à long terme (inaudible). Certains pays ont (inaudible). L’Union européenne, la France, je sais qu’elles ont pris un horizon à long terme.
Mais dans l’ensemble, c’est très difficile. En raison des répercussions de la crise économique, il est déjà très difficile de restructurer les secteurs. Et vous savez, quand vous revenez, par exemple, vers un pays comme la Corée du Sud ou un pays comme la Chine ici, vous voyez que la plupart des mesures de relance sont orientées vers les emplois.
Les pays veulent donc maintenir les emplois. La priorité est de maintenir les emplois, de maintenir les revenus au sein de l’économie.
Et c’est une façon de penser à très, très court terme que c’est ce qui est nécessaire dans une crise, dans ce système de crise, alors que l’horizon à long terme est très difficile.
Et je pense que l’un des aspects qui revient dans la discussion économique, ce sont les transformations, et en particulier, lorsqu’elles se produisent dans une crise, ont façonné de nombreux aspects du travail et vous savez, avec beaucoup (inaudible) des transformations systémiques dont nous parlons ici, elles ont besoin non seulement de nouvelles approches, mais elles ont aussi besoin de considérations politiquement calmes pour fonctionner. Et par « considérations politiquement calmes », je veux dire qu’il faut créer une dynamique positive pour que ces choses fonctionnent, et en particulier en cas de crise, car la priorité est, comme je l’ai constaté, la sécurité des revenus de la population. Donc, les transformations à long terme qui peuvent être coûteuses pour les entreprises et qui peuvent entraîner des pertes d’emplois temporaires, ce n’est pas le moment de les faire maintenant. Ces transformations ont vraiment besoin de considérations politiquement calmes pour pouvoir fonctionner.
Il y a un certain nombre de méthodes de calcul (inaudible). Cela s’est quelque peu démodé ces dernières années, mais regardez le problème. Le problème (inaudible) est de savoir qui sont les gagnants et qui sont les perdants, et comment faire en sorte que cela fonctionne vraiment entre les gagnants et les perdants, n’est-ce pas? Comment nous assurer que nous avons un soutien suffisant au début du processus pour que celui-ci se déroule (inaudible), qu’il y a non seulement la prise de décision politique, mais aussi que cela réussit et qu’il y a une vision unifiée dans le pays qui soutient (inaudible), et comment compenser les perdants (inaudible)?
Permettez-moi de transférer quelque chose, de passer au rapport sur les possibilités futures avec une citation de Mariana Mazzucato, qui est professeure d’économie à l’University College London, et qui a en fait réfléchi très tôt à ce que nous appelons l’innovation axée sur la mission, l’innovation axée sur la mission et les politiques (inaudibles). Et c’est un peu la même famille de choses dont nous parlons ici pour les (inaudible) futures.
Mais elle a déclaré qu’en fait, ce qui motive les investissements (inaudibles), c’est la perception des possibilités futures de croissance; donc c’est vraiment important en ce moment, parce qu’en temps de crise, c’est ce qui motive aussi, non seulement les investissements privés, mais c’est ce qui devrait guider aussi le système d’intervention publique. Et (inaudible) ont défini des possibilités de manière ambitieuse.
Je vous laisse cette déclaration pour l’instant, et nous allons examiner les concepts qui sous-tendent le rapport sur les possibilités futures, pour voir si l’une des solutions ou l’une des approches pourrait fonctionner dans ce contexte de reconstruire en mieux.
Le rapport sur les possibilités futures, comme l’a dit Kristel, a été élaboré en collaboration avec l’ONU75, qui est l’initiative pour le 75e anniversaire des Nations unies, et le gouvernement des Émirats, des Émirats arabes unis, pour contribuer au débat essentiellement. Il semble – et on part du principe qu’il a été établit avant la COVID, n’est-ce pas? C’est (inaudible) COVID, mais il a été élaboré avant la COVID, alors gardez bien cela à l’esprit. Certaines choses peuvent être (inaudible) à une échelle difficile en ce moment, mais la plupart fonctionnent dans les projets globaux (inaudible).
Donc, tout d’abord, vous savez, il est reconnu que stimuler la productivité de l’économie dans son ensemble n’est pas (inaudible); les pays veulent croître et répondre à ces transformations dont nous venons de parler. Et c’est encore plus difficile s’il y a une crise en cours et les transformations (inaudible).
Les pays doivent fixer des objectifs sociétaux précis. C’est ce que Mariana Mazzucato appelle (inaudible). Et ce sont des objectifs sociétaux qui ne sont pas économiques. Il peut s’agir de la santé, de l’amélioration de la sécurité alimentaire, d’une meilleure connectivité pour tous ou d’une plus grande utilisation des nouvelles ressources énergétiques. Il peut s’agir d’un objectif de consommation énergétique nette zéro d’ici 2030 (inaudible). Mais un objectif sociétal à grande échelle, axé sur les défis. Pour certains, il peut s’agir de vieillir mieux. Il existe donc de nombreuses possibilités pour ces objectifs. Ils diffèrent généralement d’un pays à l’autre, et chaque pays est différent.
Et puis, dans un deuxième temps, il est important que les politiques publiques transformationnelles soient définies de manière à créer les conditions qui leur permettront (inaudible) d’innover et de jouer un rôle de premier plan au niveau mondial dans la recherche de solutions à ces défis sociétaux (inaudible). Et l’approche des possibilités futures est une façon de le faire. Les transformations systémiques peuvent être mises à profit pour une croissance soutenue et inclusive à long terme. Nous examinons donc essentiellement les possibilités que les transformations systémiques créent et la façon dont elles peuvent être mises à profit pour la croissance dans le pays, pour l’emploi dans le pays de manière durable et (inaudible), car il y a ce double objectif de (inaudible).
Nous avons relevé six tendances de transformation dans le cadre de cette recherche, et celles-ci sont déterminées à partir de consultations d’experts, essentiellement, mais nous avons aussi examiné un certain nombre de sources de données sur les possibilités futures du marché dans ces six tendances de transformation, n’est-ce pas?
J’en parlerai un peu plus tard, mais je voulais juste commencer par une vue d’ensemble. L’économie de l’exaoctet concerne l’économie numérique avancée, c’est-à-dire les appareils, les données et les personnes hyperconnectés, et ce n’est pas l’économie numérique telle que nous la connaissons actuellement, mais en fait, vous savez, l’Internet des objets comme l’IA, qui est axée sur les données, et la connexion entre les appareils et les personnes également.
La deuxième est l’économie de la biotechnologie. L’innovation dans l’agriculture et les biomatériaux, il y a beaucoup de progrès à faire, à entreprendre, dans l’économie de la biotechnologie telle que nous la connaissons. Elle s’intéresse vraiment aux nouvelles approches agricoles, aux nouvelles approches organisationnelles de l’agriculture, mais aussi à l’agriculture verticale, à l’agriculture de précision. Il existe donc de nombreuses nouvelles approches de (inaudible) et des biomatériaux tels que (inaudible).
L’économie de la consommation énergétique nette zéro s’intéresse aux solutions évolutives à faibles émissions de carbone. C’est peut-être l’une des plus difficiles en matière de détermination des possibilités, car il y a aussi un élément important de réglementation qui est nécessaire pour mettre cela en marche.
Et il y en a une autre qui est l’économie du bien-être et de la santé, c’est-à-dire les aspects de l’économie liés à la santé et au bien-être, de sorte qu’il existe un énorme marché, en fait, pas seulement autour de la santé, mais aussi autour du bien-être, (inaudible) les éléments plus légers de la santé et qui s’intéresse à la santé mentale, mais aussi aux aspects de la vie liés au bien-être.
Oh, en fait, c’est (inaudible) – l’économie de l’expérience – et c’est en fait celle qui va de la propriété à l’utilisation; ce n’est pas « fini le gaspillage » – de la propriété à l’utilisation, qui consiste à posséder moins, mais à faire l’expérience de plus de choses, à utiliser plus de choses, et à faire l’expérience de choses plutôt que d’accumuler et de consommer des biens. Il s’agit donc de consommer des expériences en utilisant ces biens plutôt que de les posséder.
Et puis l’économie circulaire, qui consiste à dire « fini le gaspillage » et s’intéresse, essentiellement, au recyclage et aux possibilités qui lui sont associées.
Nous avons essayé de déterminer quelles sont les possibilités mondiales dans ce domaine. C’est, bien sûr, un exercice impossible. Je dois le dire à l’avance, n’est-ce pas? Et il y a – non, les chiffres – l’idée derrière tout cela consistait à dire qu’il y a des estimations importantes, des estimations sérieuses sur la taille potentielle de ce marché à l’avenir, à savoir d’ici 2025, donc dans les cinq prochaines années.
Cela indique qu’il existe un marché important pour le contrôle dans chacun de ces domaines, n’est-ce pas? Il ne s’agit pas d’arriver à des chiffres absolus, qu’ils soient exacts ou faux, car il est très difficile de les déterminer et cela a été fait essentiellement en examinant les différentes estimations et en détectant les institutions sérieuses qui travaillaient sur (inaudible).
Cela va donc de mille milliards de dollars américains au maximum dans l’économie de la croissance biologique au maximum de l’économie de l’exaoctet qui pourrait dépasser huit mille milliards de dollars américains. À titre de comparaison, vous savez, les plans de relance s’élevaient à 11 mille milliards de dollars américains dans le contexte de la pandémie de COVID. Il s’agit donc d’une part importante du (inaudible) mondial et d’un marché important. C’est tout ce que nous voulons dire ici.
Je n’ai pas vraiment envie d’entrer dans les détails des chiffres jusqu’au point I (inaudible). Et vous savez, il y a aussi une idée de ce que renferme chacune de ces économies.
Il existe également d’importantes possibilités de création d’emplois, et ces emplois peuvent être créés dans un nombre différent de secteurs, dans tous les secteurs, n’est-ce pas? Vous pouvez voir ici – donc tout ce que nous avons pu faire – nous n’avons pas voulu être trop précis sur le (inaudible). Bien sûr, comme je l’ai dit plus tôt, c’est très difficile (inaudible). Nous avons donc mené une enquête auprès des chefs d’entreprise dans certains pays afin de déterminer quelles pourraient être les meilleures possibilités dans quels pays et dans quelles régions. Et ce sont – nous avons pu combiner cela avec les données sur les secteurs, en fonction des secteurs d’origine des chefs d’entreprise, de sorte que nous pouvons voir qu’un certain nombre de secteurs, dans la majorité des secteurs (inaudible), ont augmenté à partir de ceux-ci. Dans certains secteurs, il y aura un emploi stable ici et dans d’autres, il y aura une réduction de (inaudible).
Et peut-être quelques mots de plus sur chacune de ces économies.
Donc, l’économie de l’exaoctet – et vous savez, vous voyez ici aussi des données de l’enquête qui montrent la distribution sectorielle ou régionale, le potentiel sectoriel ou régional de chacune de ces économies.
L’économie de l’exaoctet s’intéresse donc vraiment à la technologie 5G et à ce qu’elle peut faire, vous savez, les futures augmentations de la connectivité qui seront davantage axées sur les appareils que sur les personnes ainsi que l’Internet des objets, et le flux de données qui peut améliorer les algorithmes d’intelligence artificielle et les possibilités de mise en œuvre qui y sont associées.
À ce sujet – vous savez, nous avons essentiellement demandé aux chefs d’entreprise ayant répondu à l’enquête où se trouvent les plus grandes possibilités associées à l’économie de l’exaoctet, et vous voyez, vous savez, que – et c’est la part des dirigeants qui ont dit qu’il y a un très grand potentiel, et la différence entre le pays le plus élevé et le plus bas. Le pays le plus élevé est en haut et le pays le plus bas est ici.
Nous pouvons voir qu’en Amérique du Nord, il y a, bien sûr, un potentiel très élevé pour l’économie de l’exaoctet. Il y a – en Europe et en Asie centrale, il y a des différences significatives, car les chefs d’entreprise (inaudible) de différentes manières.
Je pense que c’est beaucoup trop détaillé pour l’expliquer en détail maintenant, mais le rapport est en ligne si vous voulez y jeter un coup d’œil et en tirer vos propres conclusions.
L’économie de la croissance biologique, c’est donc essentiellement l’agriculture, les biomatériaux, les sciences de la vie – et les progrès réalisés dans les sciences végétales, la biologie synthétique, les matériaux biodégradables, les cultures résistantes, le raffinage des carburants à partir de déchets agricoles et les substituts de protéines animales – il y a donc beaucoup de potentiel dans ce domaine, et cela concerne l’alimentation et l’agriculture.
Les secteurs qui seront les plus touchés sont les matériaux avancés potentiels (inaudible) et les biotechnologies; les produits chimiques et pétrochimiques; les services financiers et les investisseurs. Ils bénéficient de (inaudible), mais aussi les biens de consommation; et l’énergie, le pétrole et le gaz, en raison des biocarburants (inaudible).
L’économie de la consommation énergétique nette zéro est la prochaine solution évolutive à faibles émissions de carbone. Je l’ai dit tout à l’heure, vous savez que c’est probablement celle qui est la plus difficile à suivre. Il y a – ce qui est intéressant, c’est qu’il y a une demande croissante d’énergie, des augmentations très importantes, et en fait, si vous avez le processus de données, cela inclut l’économie numérique. L’économie numérique est à l’origine d’une grande partie de la nouvelle demande d’énergie, et imaginez les marchés qui se développent, ils sont loin d’avoir atteint un niveau où ils n’ont pas besoin d’énergie supplémentaire, mais cela peut être (inaudible). Il y a des indications selon lesquelles les économies avancées ont peut-être récupéré leur croissance grâce à des éléments supplémentaires; (inaudible) plus de recherches à ce sujet, mais dans les marchés en développement, ce n’est clairement pas le cas que les marchés émergents (inaudible).
Il y aura beaucoup d’innovation dans ce domaine, et celle-ci peut être, dans une large mesure, fortement influencée par les possibilités, en particulier en ce qui concerne les technologies des batteries, les véhicules électriques, les bâtiments à faible consommation d’énergie et les piles à hydrogène – les piles à combustible. Il y a aussi beaucoup de possibilités technologiques (inaudibles) qui pourraient avoir besoin de quelques incitations de la part des gouvernements et du public.
L’économie du bien-être s’intéresse en particulier au bien-être physique et mental. C’est déjà énorme, bien sûr. Elle a été propulsée à un nouveau niveau par la pandémie de COVID en mettant l’accent sur le bien-être mental en particulier, qui était un peu plus bas. Mais elle est appelée à se développer considérablement. Toutes les prévisions de – dans cet état montrent en fait qu’à mesure que la population vieillit, le niveau de stress augmente avec l’évolution du mode de vie. Ce problème ne sera pas résolu de sitôt.
La conscience de la santé dans les comportements des gens évolue également, de sorte que – c’est un domaine qui continue à se développer, continue à créer des possibilités dans ce secteur, en particulier dans l’économie des revenus élevés mais aussi plus encore dans celle des revenus intermédiaires et faibles. Et lorsque vous regardez les données ici (inaudible) qu’il existe des possibilités importantes en Amérique du Nord pour 74 % des répondants a été la réponse la plus élevée. Il y a un grand potentiel de croissance dans ce secteur, dans ce pays, et 74 % de la demande potentielle se trouve également dans le pays.
Et en Europe, vous savez, 77, le plus élevé et 76. Et des disparités importantes en Europe aussi, donc dans certains pays (inaudible) à seulement 40 %. Dans certains pays, c’est 40 % du (inaudible) potentiel et de la croissance, et 36, il y a un potentiel de demande.
L’économie de l’expérience en est une autre, de la propriété à l’utilisation, il y a – un comportement sur la tendance de consommation, essentiellement, mais il a été très (inaudible) pour la personnalisation des services, qui est un élément, l’impression 3D, que vous pouvez imprimer vous-même, et adapter un produit sur mesure, élargir ces possibilités aux produits du client, l’expérience du tourisme aussi. C’est un peu plus difficile en ce moment, mais il y a aussi, vous savez, certaines des tendances de la réalité virtuelle deviennent plus sophistiquées et abordables et plus réelles aussi, donc la technologie (inaudible) aussi. Et cela touche un certain nombre de secteurs, bien sûr, les voyages et le tourisme et les services financiers (inaudible) les biens de consommation (inaudible) de la propriété à (inaudible). Et cela a été étendu à partir des groupes d’investissement où cela va très fort, mais cela se déplace aussi très rapidement vers les groupes de consommateurs. Et avec la COVID, le fait que nous ne possédons et n’achetons pas nécessairement des choses qui ont été (inaudible) ou partagées, s’est accéléré.
Les technologies de l’information et de la communication permettent à cela de (inaudible) donc ils bénéficieront de (inaudible).
Et puis l’économie circulaire, qui est une autre grande (inaudible), il y a, bien sûr, la sensibilisation croissante du public sur la nécessité de réduire l’impact environnemental, les plastiques dans l’océan, nous connaissons tous les répercussions. Et nous – c’est un sujet difficile à aborder, parce que le changement est aussi difficile. Ce sont les changements, les changements systémiques qui sont nécessaires pour (inaudible) faire des progrès. Mais cela ouvre de nouvelles possibilités dans l’ensemble des différentes valeurs (inaudible) pour optimiser les ressources et vous savez, le recyclage et le surcyclage vont devenir plus courants dans les prochaines années. Et la technologie jouera également un rôle important dans ce domaine.
Et il est intéressant de noter que le plus grand – là où nous voyons le plus grand potentiel, nous le voyons en Amérique latine et nous le voyons aussi dans certains pays d’Asie, un plus grand potentiel qu’en Amérique du Nord et en Europe, par exemple, parce que c’est là que beaucoup de choses de ce genre se sont déjà produites, donc certains pays sont beaucoup plus avancés.
Et dans les économies émergentes, les défis sont tout simplement beaucoup plus visibles. C’est parce qu’il n’y avait pas de fonction publique efficace ou de services publics efficaces pour traiter les déchets à de nombreuses reprises et vous voyez que les effets sur la santé sont très souvent beaucoup plus dirigés ainsi que les déchets qui ne sont pas gérés (inaudible) faible capacité à gérer les déchets. Le recyclage et le surcyclage constituent donc une énorme possibilité.
Ce sont les – vous savez, ce sont les six que nous avons sélectionnés, et essentiellement, vous savez, ce sont, bien sûr, de grands sujets. Ce ne sont peut-être pas tous les sujets que les pays examineront, mais il y en a six sur lesquels nous nous sommes concentrés et dont nous pouvons parler.
Mais que peuvent faire les pays pour progresser dans ces (inaudible) ou dans l’un d’entre eux, ou dans un sous-ensemble de trois, par exemple, les pays peuvent en choisir quelques-uns seulement et en choisir d’autres légèrement différents.
Je pense que ce qui est commun à toutes ces approches, ce sont tous les changements transformationnels énormes et systémiques qui sont nécessaires, n’est-ce pas? Lorsque vous changez un système entier, c’est une façon différente de procéder que de simplement promouvoir une certaine industrie comme ils le faisaient dans le passé, la politique industrielle traditionnelle.
Mais il faut une approche similaire. Il faut une approche où le gouvernement a un rôle différent. Ce ne peut plus être le capitalisme du laissez-faire comme nous l’avons vu dans le passé; il doit être un gouvernement qui est plus – qui crée un cadre précis de conditions afin que les différents acteurs puissent aller ensemble dans une direction différente.
Cela revient à l’approche de Mariana Mazzucato. Si le gouvernement a l’ambition de résoudre un certain problème, cela attire une grande partie des investissements privés, et vous savez, il y a un – et puis en plus, cela peut aussi aligner différents acteurs, parce que très – ce qui se passe très souvent est (inaudible) écosystème, parce que les systèmes, ils s’alignent en fait vers ce (inaudible). Et laissez-moi vous donner quelques exemples.
Voici donc un petit tableau qui vous montre la différence entre la politique industrielle traditionnelle et la politique publique transformationnelle. Il ne s’agit donc pas, vous savez, de protéger des champions sélectionnés; nous ne choisissons pas les champions. Il ne s’agit pas d’aider le secteur des entreprises à accroître son efficacité ou, vous savez, de choisir un secteur et de soutenir celui-ci.
Il ne s’agit pas non plus de s’appuyer nécessairement sur les atouts actuels du pays. Chaque pays possède un type d’atout particulier. Nous savons que cela va changer de manière très significative à l’avenir, et que ces atouts ne sont peut-être pas ceux que vous voulez avoir à l’avenir.
Donc, si vous regardez vers l’avenir, vous voyez – vous devez d’abord déterminer où vous voulez être, puis appliquer cette politique publique transformationnelle.
Qu’est-ce que cela signifie? Et cela nécessite un mode de pensée très différent. Il y a un certain nombre de – il y a en fait (inaudible) sur cette question (inaudible) autour des politiques d’innovation basées sur les défis (inaudible) et beaucoup de cela a été décrit par le (inaudible) et mis en évidence par le (inaudible). Et je parlerai plus tard de quelques exemples, d’exemples de pays.
Il faut donc prendre en compte – donc tout d’abord, il faut se concentrer sur un co-investissement dynamique entre le secteur public et le secteur privé. Il ne s’agit vraiment pas seulement de subventionner, et (inaudible). Il faut prendre en compte l’ensemble de la chaîne de valeur, car vous ne pouvez pas simplement – la façon dont les secteurs sont organisés en ce moment, la production, cela s’étend sur un certain nombre de pays, donc si vous venez de faire quelque chose dans votre pays et que vous ne prenez pas en compte la chaîne de valeur, l’effet sera mineur (inaudible).
Il faut – car il s’agit d’un sujet complexe qui exige des changements à plusieurs niveaux. Par exemple, quand vous pensez à la sécurité alimentaire ou, vous savez, à l’amélioration de la nutrition.
Prenons un exemple d’amélioration de la nutrition. Pour améliorer la nutrition, il ne faut pas seulement se concentrer sur les producteurs de nutrition, il faut prendre en compte l’ensemble de la chaîne de valeur où vous avez souvent (inaudible) inclus (inaudible) beaucoup de commerce (inaudible). Il faut donc – tout d’abord, prendre en compte l’ensemble de la chaîne de valeur.
Mais il faut aussi que les associations de consommateurs soient de la partie; il faut aussi que le système d’étiquetage soit de la partie; il faut aussi que l’éducation soit de la partie; il faut aussi que les soins de santé et les professionnels soient de la partie. Cela touche donc réellement un certain nombre de domaines qui doivent être efficaces, qui doivent être de la partie, et qui doivent aller entièrement dans la même direction et relever le même défi pour que cela soit (inaudible); sinon, les effets n’iront tout simplement pas très loin.
Vous savez, il y a aussi un certain nombre de différences avec la politique publique de transformation. Six solutions qui profitent à la société dans son ensemble plutôt que de se concentrer uniquement sur le potentiel commercial.
Il y a un élément intéressant autour de l’expérimentation et de la prise de risque, qui est très difficile à (inaudible) pour le secteur public, et vous êtes tous dans le secteur public, donc vous le savez beaucoup mieux que moi, mais il est très difficile de mettre en place un processus de prise de décision dans le secteur public qui permette de prendre des risques, parce que la prise de risque signifie que vous avez une possibilité d’échouer, et généralement ce n’est pas quelque chose qui est facile à accepter dans le – surtout dans le contexte du secteur public, dans le contexte du secteur des entreprises aussi. Mais je pense que les entreprises y sont un peu plus parvenu, au moins parce que le (inaudible) est à la fois intersectoriel et inter (inaudible); pourquoi? parce que, vous savez, les différents secteurs sont concernés, n’est-ce pas?
Comme je l’ai dit précédemment, si j’utilise cet exemple de nutrition, ce ne sont pas seulement les producteurs de denrées alimentaires qui sont concernés, mais aussi le secteur des soins de santé. C’est le secteur sans but lucratif qui est également concerné, donc différents acteurs et secteurs et différents chercheurs évidemment aussi.
Et il faut aussi des approches très souples. Et là aussi, il y a – quand on pense aux approches stratégiques de cela également, la prochaine est une orientation claire (inaudible) et mesurable, et ces points vont ensemble. Ce qui est important à leur sujet, c’est qu’elles doivent avoir cet équilibre entre une orientation claire, mais aussi la réversibilité, c’est-à-dire que si vous voyez qu’il y a – que vous allez dans la mauvaise direction, vous pouvez être en mesure d’inverser l’approche. Et c’est aussi une chose très difficile à faire. Il faut donc, tout simplement, une façon très différente de penser aux politiques en général.
Et puis, bien sûr, vous savez, la transformation de la politique publique devrait reposer sur un large soutien de la société, qu’il s’agisse de la politique industrielle (inaudible).
Comment les gouvernements – vous savez, nous n’avons pas beaucoup détaillé la manière dont les gouvernements peuvent utiliser cela, parce que très pratiquement, parce que c’est juste – cela vient d’un pays dont les gouvernements sont organisés de manière très différente, et il y a beaucoup, beaucoup d’approches différentes qui peuvent être adoptées ici. Je vais vous montrer quelques exemples de ce que les pays ont fait.
Mais je pense qu’il y a ces quatre éléments que les études de cas (inaudibles) que nous avons examinées avaient en commun, et elles ont en fait – vous savez, tout d’abord, il est important que cela soit basé sur une décision adoptée par la société et largement soutenue concernant la direction que veut prendre le pays, n’est-ce pas? Et c’est peut-être une chose très claire pour le Canada, mais pour la plupart des pays (inaudible), et surtout pour aller dans des pays qui sont – même en Europe. La plupart des pays d’Europe (inaudible) sont des pays avancés, similaires à la Suède et au Canada, ils l’ont, vous savez? Je sais, mais dans de nombreux pays, ce n’est pas (inaudible).
Ensuite, vous savez, sélectionnez les tendances ou les défis sur lesquels le pays veut se concentrer. Et vous savez, ce que vous faites, l’exercice (inaudible) est en fait la manière parfaite de le faire. Et en fait, tous les pays qui font ce type d’exercice sont sous – ont réussi (inaudible). Ils ont un – ils ont (inaudible) très, très fort, donc oui, en Finlande, en Suède, c’est là que les exemples (inaudible) l’Union européenne aussi.
Ensuite, élaborer des plans d’action, en incluant les parties prenantes (inaudible). Vous savez, et c’est une étape très difficile à réaliser, analyser les tendances et les secteurs sélectionnés qui sont – qui offrent le plus de potentiel, et qui sont les parties prenantes concernées? Comment peuvent-ils créer ces changements systémiques? Donc les acteurs et les tendances sont vraiment deux éléments clés pour – pour déterminer (inaudible) – vous savez, ces points pivots dont vous avez besoin – sur lesquels vous voulez vous concentrer, n’est-ce pas? La détermination des obstacles permet aux considérations systémiques d’établir des liens entre les acteurs, entre les enjeux également. C’est très important. Il y a une certaine – une base documentaire importante que je ne fais qu’effleurer (inaudible).
Et puis, bien sûr, la mise en œuvre est un élément clé. Il doit s’agir d’un processus continu qui nécessite un haut niveau de réflexivité. Cela signifie que vous avez besoin d’une rétroaction constante pour certains éléments du processus, parce que vous faites quelque chose de nouveau, et de structures institutionnelles suffisamment souples pour pouvoir ajuster les plans afin de vérifier régulièrement que le plan est sur la bonne voie, peu importe, ils définissent déjà ce que signifie « sur la bonne voie » (inaudible), mais discuter des obstacles et ainsi pouvoir discuter des obstacles et les supprimer et voir les approches qui (inaudible).
Et les outils ici, en particulier (inaudible) des outils très importants dans la mise en œuvre.
Rien de tout cela n’est facile. Je n’ai pas (inaudible).
Selon les études de cas, quelques pays l’ont fait avec succès, principalement dans le cadre de politiques d’innovation. C’est de là que vient une grande partie de la réflexion. La Suède en est un exemple, de sorte que les politiques d’innovation suédoises sont pleinement axées sur la mission. Ils ont choisi (inaudible) qu’ils veulent réaliser. Et ils (inaudible) veulent réaliser et ils le poursuivraient. Cela varie. Et ils ont aussi beaucoup avancé dans la réflexion sur la façon de créer le changement systémique dans le pays, et quels sont les éléments systémiques derrière cette (inaudible) boucle de rétroaction sur la mesure, (inaudible) le cas en Suède.
La Finlande aussi. La Finlande est très similaire. La Finlande a déterminé en fait des éléments clés et des travaux (inaudibles) et elle s’intéresse aux ressources naturelles, à l’efficacité (inaudible), à la numérisation, au bien-être et à la santé. Elle a ont donc retenu ces trois éléments, et elle pousse vraiment très fort dans ces trois éléments, sur les possibilités créées par ces trois (inaudible).
Et au Royaume-Uni, qui a une approche légèrement différente, parce qu’il s’intéresse – explicitement à la stratégie de défi (inaudible) et cela revient en fait au travail de Mariana Mazzucato, et le lien se trouve dans la présentation, si vous souhaitez approfondir ce sujet.
Trois points à retenir, et c’est ma dernière diapositive, alors préparez vos questions.
Vous savez, dans les trois points à retenir, si vous avez juste (inaudible) de nouvelles politiques, il y a de nouvelles approches de politiques nécessaires, et c’est quelque chose qui évolue et le Canada a été aussi en fait à l’avant-garde de certaines de ces approches, et de l’expérimentation de politiques, et de l’innovation de politiques. Mais la clé de celle-ci est qu’elle est globale et systémique, et c’est une approche très différente (inaudible).
L’accent sur les possibilités – c’est en fait – si les transformations sont faites de manière à ce que l’accent sur les possibilités et les possibilités deviennent un élément clé qui les rendra beaucoup plus faciles à mettre en œuvre, même en temps de crise, parce qu’elles tiennent compte d’autres considérations économiques et (inaudible).
Et puis, vous savez, le dernier élément concerne plus les pays en développement ou les pays émergents. Et la bonne nouvelle pour ces pays est que dans le passé, leur conseil traditionnel sur la croissance économique était toujours : « Vous devez améliorer les compétences des gouvernements, l’environnement des affaires ». C’était certaines choses sur lesquelles il faut travailler, (inaudible) énorme. Cela a donc fourni ce nombre insurmontable de réformes que les pays devaient introduire en même temps afin d’améliorer la croissance.
Ces domaines, parce qu’ils ne sont pas ciblés, peuvent fournir des possibilités pour (inaudible) si cela est bien fait, parce que vous pouvez changer les réglementations, vous pouvez changer vos politiques dans un domaine précis (inaudible) et alors vous (inaudible) dans ce domaine particulier (inaudible), créeriez aussi de nouveau des possibilités dans ce domaine particulier et cela montre que cela est possible, ce que beaucoup, beaucoup de marchés émergents (inaudible).
Et je pense que c’est ma dernière diapositive, oui. Je vais m’arrêter ici et je me réjouis d’entendre vos questions.