Causeries d’Horizons : Avenir des infrastructures

Le 25 août 2020. Monica Bennett et Stephanie Barker présentent un aperçu du rapport sur l’avenir des infrastructures du GI Hub. Elles se penchent sur trois scénarios d’avenir plausibles élaborés en réponse à 25 tendances ... 13 16

La série de conférences Causeries d’Horizons réunit des experts du Canada et du monde entier qui partagent leurs recherches et leurs idées prospectives avec les fonctionnaires.


À quoi ressemblera l’avenir des infrastructures ? Le Global Infrastructure Hub a mené un exercice de planification de scénario pour comprendre comment un ensemble de 25 tendances transformatrices pourrait remodeler l’industrie des infrastructures.

Monica Bennett, directrice de Thought Leadership et Stephanie Barker, associée en stratégie et opérations au Global Infrastructure Hub présentent un aperçu du rapport sur l’avenir des infrastructures du GI Hub. Elles se penchent sur les trois scénarios d’avenir extrêmes mais plausibles qui ont été élaborés en réponse à ces tendances transformatrices. Elles expliquent le processus et la méthodologie, découvrent comment nous pouvons répondre aux défis et aux opportunités qui affectent l’industrie des infrastructures et découvrent les idées issues de ce travail.

CONFÉRENCIÈRES :

Kristel Van der Elst, directrice générale, Horizons de politiques Canada

Monica Benett, directrice, Leadership éclairé, Centre mondial de coordination en matière d’infrastructure (présidente)

Stephanie Barker, analyste, Centre mondial de coordination en matière d’infrastructure

MONICA BENETT : Excellent. Merci beaucoup, Kristel, pour cette présentation et merci également à Rachel et Claire de m’avoir invitée à donner une présentation aujourd’hui. Je pense qu’une grande partie du travail que nous faisons au sujet de l’avenir est tout à fait conforme avec ce que vous faites chez Horizons de politiques, mais je crois dans une plus large mesure qu’il concerne également certains des intérêts du Canada, notamment les infrastructures.

Donc, si nous pouvons passer à la diapo suivante, Steph, uniquement la suivante.

Le travail que nous allons présenter aujourd’hui est un résumé des travaux liés aux infrastructures pour l’avenir que nous avons élaboré en collaboration avec le Forum économique mondial et le Boston Consulting Group. La présentation d’aujourd’hui vise à communiquer une partie du sentiment du marché mondial au sujet des scénarios d’après l’enquête que nous avons menée auprès de 100 praticiens du monde entier. Nous allons communiquer certains des scénarios, les conséquences de certaines des (inaudible) tendances et certains exemples du monde réel sur la manière dont ces tendances éventuelles pourraient être appliquées dans la vie réelle.

Nous espérons être en mesure de susciter une discussion sur la manière dont certaines de ces tendances et idées pourraient s’appliquer à votre contexte. J’ai donc vraiment hâte d’entendre certaines des questions que vous pourriez avoir.

Je constate que les diapositives mettent un peu de temps à s’afficher, alors donnez-nous une minute.

Donc, notre ordre du jour aujourd’hui consiste à parler très brièvement de l’introduction au projet; puis, je vais céder la parole à Steph afin qu’elle discute de notre enquête et du sentiment du marché à l’égard des mégatendances. Je prendrai ensuite le relais pour discuter des scénarios et de certaines des conséquences concernant les infrastructures. Par la suite, je donnerai quelques exemples quant à la manière dont certaines stratégies et politiques ont été mises en œuvre dans la vie réelle. Nous passerons ensuite aux questions et réponses.

Donc, vous vous demandez peut-être pourquoi nous avons emprunté la voie des infrastructures (inaudible). Je crois que la vision du Centre mondial de coordination en matière d’infrastructure (CMCI) a véritablement trait à un avenir où des infrastructures durables, résilientes et inclusives (inaudible) les gens. Nous préconisons vraiment des infrastructures de qualité, car elles ont le potentiel d’avoir un effet à long terme sur l’économie et sur le (inaudible) en général.

Pour que nous puissions parvenir à un monde où des infrastructures de qualité sont la norme, la transformation est (inaudible) une entrée, et je suppose que ce que nous entendons par transformation est la manière dont les infrastructures sont réalisées. Il s’agit de la capacité des gouvernements et du secteur privé à créer de nouveaux points de repère et de nouvelles pratiques exemplaires, puis à les reproduire à l’échelle mondiale. Il s’agit également de faire en sorte que quelques-unes de ces infrastructures transformatrices atteignent certains objectifs politiques ambitieux en matière de résilience durable.

La collaboration est absolument essentielle pour nous en vue d’atteindre cet objectif particulier, et nous travaillons sur un certain nombre de thèmes ou de tâches au CMCI où la collaboration est essentielle et nous cherchons à collaborer avec des personnes à l’échelle du secteur. Nous reconnaissons les pratiques exemplaires et la recherche dans ce domaine pour nous aider à atteindre cet objectif particulier.

Comme beaucoup d’entre vous ne connaissent peut-être pas le CMCI, Kristel nous en a donné un très bon aperçu. Financé par le G-20, notre organisme a pour objectif d’aider réellement ce dernier à mener ce programme d’infrastructures durables, résilientes et inclusives. Nous y parvenons de trois façons.

La première veut que nous essayions d’encourager et de mobiliser plus de (inaudible) privé. Nous aidons également le secteur à faire plus avec moins tout au long du cycle de vie du projet.  Nous voudrions démontrer que des infrastructures de qualité peuvent avoir un (inaudible) économique transformateur. Nous avons cinq thèmes de travail que j’ai énumérés ici. Ces thèmes comprennent tout, de l’investissement jusqu’à (inaudible). Mais en fait, notre travail est axé sur la capacité de créer les preuves pouvant justifier une action et un changement.

Nous aidons à faciliter ce changement grâce au réseautage et à la collaboration avec nos intervenants du G-20 et du secteur (inaudible). Une grande partie du travail que nous faisons à l’égard (inaudible) du leadership consiste également à rester en contact avec les besoins et les tendances du marché afin que nous puissions ensuite être attentifs à ces tendances et créer les (inaudible) pertinents qui présentent réellement un intérêt pour le marché.

La diapo suivante, s’il vous plaît, Steph.

Je crois que je dois vous céder la parole.

STEPHANIE BARKER : Oui.

MONICA BENETT : Je vais donc vous céder la parole maintenant pour parler de la méthodologie.

STEPHANIE BARKER : Merci Monica.

Donc, comme l’a mentionné Monica, nous espérons que ce rapport ne constitue que le début de la conversation sur l’avenir des infrastructures et la manière dont nous pouvons tous travailler ensemble dans un effort collaboratif pour créer un monde plus résilient, plus durable et plus inclusif.

Nous avons suivi une méthodologie en trois étapes pour construire nos scénarios. La première étape consistait à cerner et à prioriser les mégatendances. Nous avons déterminé 25 mégatendances qui, selon nous, auraient le plus de répercussions sur le développement des infrastructures au cours des 30 prochaines années.

Nous avons ensuite mené une enquête auprès de plus de 400 spécialistes des infrastructures dans le monde afin de hiérarchiser et d’analyser davantage le sentiment mondial sur ces mégatendances. Je vais analyser ces tendances plus en détail dans un moment.

Cette enquête nous a aidés à classer les mégatendances en fonction de trois dimensions, soit la certitude, l’incidence et l’état de préparation. Dans le cadre de ce processus, nous avons également organisé une séance d’atelier avec le Forum économique mondial et le Global Future Council on Infrastructure. À la suite de cette séance, nous avons élaboré nos trois scénarios possibles décrivant l’avenir que ces tendances pourraient créer.

Ces scénarios sont des extrapolations relativement extrêmes des tendances actuelles, mais ils demeurent plausibles et seront présentés plus tard comme l’a mentionné Monica, avec les répercussions ou les répercussions éventuelles de ces scénarios.

Nous en sommes donc maintenant à l’étape 3 de notre méthodologie en vue de créer des répercussions par l’action. Nous espérons, par l’entremise de ce genre de conversation, être en mesure de prioriser la recherche dans des domaines où il faudra poursuivre les travaux et les analyses. Nous espérons également tester la résilience et l’évolution continues de nos scénarios et de leurs répercussions dans un monde après la COVID.

Nous encourageons les membres de la collectivité des infrastructures et, certes, la collectivité au sens large à analyser les répercussions et les conséquences éventuelles de ces scénarios et à prendre des mesures pour s’assurer que les stratégies et les plans sont résilients au spectre complet du développement possible.

Je vais (inaudible) revenir à l’étape 1 de notre méthodologie qui consistait à cerner et à prioriser les mégatendances que vous pouvez voir (inaudible). Afin d’aboutir à cette liste de 25 mégatendances, nous avons d’abord communiqué avec le Centre for Sensing and Mining the Future de BCG. Je devrais mentionner que BCG était l’un de nos partenaires dans le cadre de ce projet ainsi que le Forum économique mondial.

Nous sommes donc entrés en communication avec le Centre for Sensing and Mining the Future de BCG qui (inaudible) une base de données de plus de 100 mégatendances (inaudible) éventuelles. Nous avons triangulé ces tendances avec d’autres provenant de (inaudible) comme le Forum économique mondial, ce qui a permis d’obtenir un certain nombre de documents pertinents en matière de leadership éclairé. Son rapport annuel sur les risques mondiaux ainsi que la société mondiale future constituent sans doute les éléments les plus pertinents pour ces travaux.

Nous avons ensuite mené des entrevues et tenu des séances de remue-méninges et de priorisation pour aboutir à cette liste de 25 mégatendances, et nous avons finalement sollicité une rétroaction et une validation au sujet de cette liste par l’entremise de l’atelier que nous avons organisé avec le Global Future Council du Forum économique mondial.

Ces 25 mégatendances peuvent toutes être classées dans l’une des cinq catégories suivantes. Vous pouvez voir à l’écran que la première est la société et la main-d’œuvre, qui est composée en grande partie des tendances liées aux changements démographiques et aux changements dans les préférences sociétales.

Puis, nous avons les clients de marketing, ceux-ci étant liés en grande partie au commerce, à l’offre et la demande, aux achats et au financement. Vient ensuite la catégorie plutôt explicite de la géopolitique et du règlement, qui sont largement liés aux sphères d’influence et à la politique internationales.

Le groupe de tendances suivant est la technologie. Finalement, nous avons la viabilité et la résilience qui sont liées plus ou moins aux changements climatiques et aux développements.

Dans l’étape suivante du processus, nous avons mené une enquête dans le cadre de laquelle nous avons eu plus de 400 répondants issus d’un mélange vraiment diversifié entre les marchés établis et les marchés émergents, et des représentants de tous les pays du G-20. La majeure partie des répondants provenaient des pays indiqués sur la diapositive, mais nous avons eu des réponses de quelque 70 pays au total. Les réponses des répondants canadiens représentaient 12 % des réponses totales des marchés établis, soit 65 % des réponses totales.

Les répondants appartenaient au spectre complet de différents types organisationnels et représentaient tous les niveaux organisationnels, y compris un nombre assez considérable de chefs de la direction et d’administrateurs. Nous avons eu 27 répondants canadiens à l’échelle de tous les types d’organisation à l’exception des organisations internationales. Et il y a eu 82 répondants gouvernementaux dans l’ensemble des pays.

Cette diversité des répondants nous a offert un accès assez direct à un échantillon très représentatif de la collectivité des infrastructures mondiales et nous a permis de glaner une foule de perspectives à partir de leurs réponses.

Donc, pour chacune des 25 mégatendances, l’enquête a cherché à connaître les points de vue de membres de la collectivité des infrastructures à l’égard de trois dimensions. La première était la certitude de la direction et de l’incidence de chaque tendance. La deuxième était l’incidence éventuelle de la tendance. La troisième dimension était l’état de préparation du secteur des infrastructures pour s’adapter à la tendance.

Aux fins de l’élaboration de scénarios, les mégatendances les plus intéressantes sont celles qui présentent une incertitude élevée comportant de nombreux avenirs possibles, une incidence éventuelle élevée pour le secteur des infrastructures comportant des avenirs potentiellement très différents, et celles qui sont (inaudibles) pour lesquelles le secteur se sentait le moins préparé et qui comportaient des mesures et des politiques futures éventuelles qui peuvent faire une différence significative.

Le graphique à l’écran présente un instantané de l’ensemble de données complet dans une vue concise. Il montre qu’en moyenne les répondants étaient généralement certains de la direction des mégatendances et, bien que cela soit intéressant, notre objectif pour ce webinaire et, en fait, pour les travaux futurs sera davantage axé sur les deux autres dimensions, soit l’incidence et l’état de préparation, car ces deux dimensions, lorsqu’elles sont combinées, peuvent permettre de déterminer les tendances qui présentent le plus grand risque éventuel et, par conséquent, où nous, en tant que secteur, devrions concentrer nos efforts.

Comme le montre le graphique, les répondants à notre enquête estimaient en moyenne que le secteur des infrastructures était plutôt mal préparé pour l’avenir et je vais expliquer cela un peu plus dans les prochaines diapositives.

Ces deux graphiques montrent les résultats moyens en matière d’incidence et d’état de préparation. Comme je l’ai mentionné plus tôt, nous allons également nous concentrer sur ces deux dimensions. Ils montrent également les résultats moyens pour ces deux dimensions dans l’ensemble des 25 mégatendances à la fois pour les répondants des marchés établis du côté gauche et les répondants des marchés émergents à droite. Chaque point sur le graphique représente une des 25 mégatendances.

Nous avons donc l’état de préparation sur l’axe vertical avec la ligne moyenne traversant l’écran. Et l’incidence sur l’axe horizontal avec la ligne moyenne s’étendant de haut en bas de l’écran. Plus le résultat est élevé, plus l’incidence est élevée et plus l’état de préparation à l’égard de la mégatendance est élevé.  Ces lignes scindent le tracé en quatre quadrants, le quadrant inférieur droit présentant les mégatendances dont l’état de préparation est le plus faible, mais dont l’incidence est la plus élevée. Ce sont essentiellement elles qui posent le plus grand risque pour notre secteur si nous ne sommes pas préparés à y faire face, à les gérer ou à les atténuer.

Si on superpose les mégatendances pour lesquelles nos répondants ont estimé qu’ils étaient le moins préparés, vous pouvez voir qu’elles sont assez similaires dans l’ensemble des marchés établis et émergents. Les changements climatiques dans les marchés établis du côté gauche présentaient le résultat le plus faible en moyenne au chapitre de l’état de préparation, soit un résultat moyen de 1,93 sur 4.

Les mégatendances ici sont regroupées sous les thèmes de la viabilité et de la résilience ainsi que de la géopolitique et du règlement, soit les deux thèmes ayant l’état de préparation le plus faible dans l’ensemble. Comme notre position l’indique sur le graphique dans ce quadrant inférieur droit, elles chevauchent aussi considérablement la liste des mégatendances que les répondants ont sélectionnées comme étant susceptibles d’avoir la plus grande incidence. Cela suggère que la viabilité et la géopolitique sont considérées comme deux domaines dans lesquels un état de préparation supplémentaire peut être nécessaire.

Maintenant, si vous regardez les tendances ayant l’incidence la plus élevée sur le côté droit des graphiques, ce sont celles qui présentent différents avenirs éventuels à partir d’aujourd’hui. Les répondants des marchés établis et émergents étaient tous d’avis que l’urbanisation et la croissance de la population auraient l’incidence la plus élevée sur le développement des infrastructures. Fait intéressant, les vues de ces deux marchés divergent quant aux tendances qui auront la seconde incidence la plus importante. Par ailleurs, vous pouvez voir sur le graphique des répondants des marchés émergents à droite qu’ils étaient préoccupés par les tendances technologiques telles que la montée des sources d’énergie verte et d’Internet (inaudible) sens et des infrastructures intelligentes.

Les répondants des marchés établis se sont davantage concentrés sur des tendances telles que le vieillissement des infrastructures, avec l’augmentation des catastrophes naturelles et (inaudible) des infrastructures présentant également une incidence assez élevée.

Nous pensons que cette différence reflète probablement le degré des infrastructures existantes dans chaque marché avec la relativement (inaudible) nature des marchés émergents menant à une plus grande insistance sur les nouvelles technologies et le financement, avec quelques tendances en matière de financement également très marquantes au chapitre de l’incidence, alors que les marchés établis dotés d’infrastructures vieillissantes (inaudible) vastes étaient davantage axés sur les questions écologiques et sur la façon de recycler, de moderniser et de rendre les infrastructures existantes plus (inaudible).

Bien que la montée des sources d’énergie verte (inaudible) et des infrastructures intelligentes n’était que leurs seules tendances technologiques, celles en jaune du côté droit, qui se sont classées dans les cinq premières mégatendances sur le plan de l’incidence sur le secteur. Dans l’ensemble, les mégatendances technologiques ont toutes été classées au-dessus de la moyenne sur le plan de l’incidence, ce qui a fait en sorte que ce thème a obtenu le résultat global le plus élevé en matière d’incidence parmi les cinq thèmes.

La tendance présentant le risque perçu le plus élevé qui, selon ces graphiques, avait un état de préparation moindre et une incidence élevée était la montée des changements climatiques. Cela a également été validé par une question que nous avons posée dans l’enquête sur la mégatendance qui constituerait le plus grand risque pour le développement des infrastructures, et les changements climatiques ont également été désignés comme représentant le plus grand risque.

Selon les répondants canadiens, quelles mégatendances posent le plus grand risque? Les réponses du Canada correspondaient largement aux résultats indiqués dans les diapositives précédentes. Nous avons superposé les réponses du Canada en jaune sur les réponses des marchés établis de la diapositive précédente. Les répondants du Canada ont également choisi l’urbanisation et la croissance démographique à titre de mégatendance qui aurait la plus grande incidence sur le développement des infrastructures, ce qui correspond à la réponse globale des marchés établis que vous pouvez voir ici.

Au chapitre de l’incidence, on avait ensuite la montée des catastrophes naturelles et (inaudible) des infrastructures, le vieillissement des infrastructures et la montée des changements climatiques. Encore une fois, ceux-ci correspondaient aux réponses des marchés établis. Vous pouvez voir ces deux points, ici, qui chevauchent légèrement les points de la montée des changements climatiques et la montée des points des catastrophes naturelles pour les réponses des marchés établis. Ce point ci-dessous est celui des infrastructures vieillissantes pour les réponses des marchés établis.

Je vais maintenant passer le micro à Monica qui va vous parler de la façon dont nous avons utilisé les résultats de cette enquête pour créer éventuellement nos scénarios.

KRISTEL VAN DER ELST : Monica, votre micro est fermé.

MONICA BENETT : Je savais que cela allait arriver. Désolée.

Nous avons élaboré des scénarios d’après les mégatendances qui, selon nous, présentaient le potentiel le plus élevé de façonner les avenirs très différents; nous avons donc choisi (inaudible), soit ce que nous avons appelé (inaudible). Le premier est le contexte géopolitique. Le deuxième est le rythme des changements climatiques. Le troisième est le progrès technologique. Nous avons, en fait, établi huit scénarios différents à travers une gamme de combinaisons différentes, je suppose, de ces déterminants extrêmes.

Après avoir examiné les huit scénarios, nous avons retenu les trois qui présentaient les vues les plus extrêmes, car certains de ces scénarios, lorsqu’on les décompose vraiment et que l’on décide d’élaborer un discours fondé sur eux, étaient assez similaires. Nous avons donc choisi ceux qui, selon nous, présentaient des vues suffisamment contrastées pour donner un peu de couleur à ce que certains des scénarios éventuels pour l’avenir des infrastructures pourraient (inaudible).

Ces trois scénarios sont donc le conflit des planètes, les planètes numériques et la planète verte dont je vous parlerai un peu plus en détail dans les prochaines diapositives.

La diapo suivante, s’il vous plaît, Steph.

Dans chacun de nos scénarios, nous avons élaboré un discours de ce à quoi le monde pourrait éventuellement ressembler en matière d’infrastructures; ces scénarios sont extrêmes, mais plausibles. Il y aurait certainement plus d’une interprétation de ce scénario planétaire, mais nous allons commencer par les différents scénarios et incidences que nous avions dans notre rapport. Je ne vais pas m’y attarder outre mesure, étant donné que vous pouvez probablement lire le discours complet dans notre rapport si vous le voulez. En revanche, je vais décrire les caractéristiques clés de chaque scénario.

Donc dans ce scénario, tout le conflit des planètes, vous pouvez voir en partie le contexte (inaudible) géopolitique extrême, le rythme des changements climatiques et les progrès technologiques, tous du côté gauche de ce graphique.

Dans le conflit des planètes montré ici, la caractéristique principale est, en fait, la concurrence politique accrue à l’échelle mondiale qui entraîne une grande partie du (inaudible). Cette concurrence politique accrue a essentiellement pour effet de réduire le partage des connaissances et des pratiques exemplaires à l’échelle mondiale, ce qui en fait a un effet sur deux éléments principaux. Le premier étant les changements climatiques (inaudible) dans le monde. Un manque de coopération mondiale peut mener à des politiques climatiques nationales qui sont essentiellement variables à l’échelle mondiale plutôt que coordonnées. Cela mène en fin de compte à une inégalité climatique régionale, certains pays étant plus gravement touchés par les changements climatiques (inaudible). Le monde perd ainsi la capacité de tirer parti de certains des effets synergiques de la coordination en matière de changements climatiques.

Le deuxième élément principal est le fait que la concurrence mondiale accrue entrave également le développement et l’innovation technologique. Non seulement cela a-t-il un effet néfaste sur la capacité du pays à lutter contre les changements climatiques en raison du manque de technologie, mais il en découle aussi une baisse de la productivité et de la croissance économique. Dans l’ensemble, il s’agit donc d’un scénario prospectif mondial plutôt sombre vers lequel nous nous dirigeons.

La diapo suivante, s’il vous plaît, Steph.

Cette diapositive montre la planète numérique qui est complètement à l’opposé de la planète conflictuelle comme vous pouvez le voir par les trois dimensions montrées à droite. Dans ce scénario, il y a, en fait, une coopération mondiale élevée qui mène au développement d’une technologie de rupture et (inaudible). Ce développement rapide de la technologie transforme essentiellement la réponse mondiale aux changements climatiques, car la technologie permet désormais des mesures d’atténuation et d’adaptation rapides.

Sur le plan des infrastructures, on met aussi fortement l’accent sur les technologies de l’information, qui permettent de traiter les données en tant qu’infrastructures. Fait plutôt intéressant, cela signifie qu’une valeur est maintenant associée aux données, tout comme un bien corporel, et que leur valeur est essentiellement dérivée de l’efficacité avec laquelle elles peuvent vous aider à prendre de meilleures décisions pour optimiser ledit (inaudible) bien.

Une autre caractéristique vraiment intéressante de la planète numérique est la montée des grandes entreprises technologiques en tant que principal organisme de fourniture de services d’infrastructures. Comme la technologie évolue si rapidement, les grandes entreprises technologiques deviennent essentiellement la première réponse aux besoins du marché plutôt que le gouvernement. On pourrait probablement voir certains exemples émerger en ce moment, comme les véhicules autonomes, le covoiturage ou l’utilisation de véhicules aériens sans pilote ou de drones pour le transport de passagers, qui en est encore à l’étape conceptuelle, mais qui pourrait devenir une réalité.

La diapo suivante, s’il vous plaît.

Notre scénario final est la planète verte. Dans ce scénario, la priorité est accordée à la protection de l’environnement, et c’est essentiellement ce qui stimule les mesures collectives mondiales entourant les changements climatiques. Le développement technologique ici est progressif et toutes les technologies sont désormais axées sur l’atteinte de résultats écologiques plutôt que sur la productivité et la croissance; il n’est donc pas (inaudible) agréable et (inaudible) une viabilité et une résilience écologiques.

Comme on met un accent considérable sur l’économie circulaire, il y a, par conséquent, un déclin dans le développement des projets d’infrastructure écologiques. De plus, le modèle d’utilité centralisé finit par être perturbé par l’émergence (inaudible).

Diapo suivante.

Les scénarios et leurs incidences nous donnent une bonne idée de certains des domaines auxquels le secteur doit commencer à réfléchir et à répondre. Nos scénarios visent en fait à stimuler des discussions dans tout le secteur afin d’aider à tester la robustesse de certaines politiques et stratégies qui émergent. Cela sera particulièrement important après la COVID.

Passons à la diapo suivante, Steph.

Comme Steph et moi avons passé les 20 dernières minutes à parler au sujet (inaudible) hypothétique et des mégatendances, je voulais finir cette présentation en donnant trois exemples du lieu où des politiques et des stratégies ont été élaborées et peut-être mises en œuvre pour porter l’idée de l’avenir.

Il s’agit des trois organisations indiquées ici, présentées dans le cadre de l’un de nos autres webinaires sur l’avenir des infrastructures; je dois également souligner que Kristel van der Elst a également été une invitée du webinaire. Elle n’a pas représenté Horizons de politiques à ce moment, mais elle nous a fourni ses points de vue sur d’autres avenirs pour les infrastructures. J’allais inclure certains de ses commentaires ici également, mais j’ai pensé qu’il serait peut-être un peu étrange de communiquer ses points de vue alors qu’elle participe à la téléconférence. Je crois donc, Kristel, (inaudible) communiquer vos points de vue ultérieurement, (inaudible).

Le premier exemple ici est celui de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Elle a adopté une culture et une stratégie très fortes pour investir dans des infrastructures durables et résilientes (inaudible) avec ses clients. Une partie de sa stratégie consiste en son cadre des qualités en matière d’incidence sur la transition – et je vous encourage à le consulter; il est très intéressant – il vise essentiellement à faire en sorte que les pays dans lesquels œuvre la Banque soient compétitifs, inclusifs, bien gouvernés, écologiques, résilients et intégrés.

L’un des critères que la Banque met en œuvre est le fait qu’elle choisit des qualités à partir de ce cadre pour (inaudible).

L’exemple suivant est celui de la Royal Institution of Chartered Surveyors qui répond à un marché marqué par un changement drastique qui n’a étonnamment pas encore été comblé, et c’est vraiment la question de l’avenir du travail (inaudible) en raison d’une transformation numérique rapide. La Royal Institution of Chartered Surveyors a récemment élaboré un document portant sur la construction industrialisée et les rôles futurs ainsi que les nouvelles compétences qui pourraient être nécessaires pour y parvenir. L’organisation travaille actuellement avec le gouvernement et le milieu universitaire pour combler cette lacune et (inaudible) les ensembles de compétences, plus particulièrement pour l’industrie de la construction.

L’exemple suivant est l’Infrastructure Client Group au Royaume-Uni qui a piloté le projet pour (inaudible) la stratégie de réalisation d’infrastructures que vous connaissez peut-être. Ainsi, dans un projet (inaudible) se trouve l’ensemble des principes tirés des pratiques exemplaires pour la réalisation d’infrastructures en général, mais un élément clé de cela concerne également les données et la transformation numérique. Cette entreprise travaille avec de nombreuses organisations du secteur privé ainsi que le gouvernement afin d’être en mesure de créer un ensemble normalisé de règles concernant les données. La vision pour un avenir numérique veut que le secteur passe d’un modèle transactionnel à un modèle d’entreprise de (inaudible) qui permet un flux de données beaucoup plus clair de (inaudible) jusqu’à l’écosystème et vice versa, ce qui constitue un élément vraiment essentiel pour avoir un avenir numérique réussi.

La diapo suivante, s’il vous plaît, Steph.

Enfin, un autre exemple a trait à certains des travaux effectués par le Centre mondial de coordination en matière d’infrastructure en collaboration avec la Banque mondiale et la présidence saoudienne du G-20. Cela se trouve dans les technologies de l’information. L’ordre du jour des technologies de l’information, qui a été récemment approuvé par le G-20, est une orientation politique pour offrir des conseils sur l’adoption des technologies et des infrastructures. Le rôle que nous avions dans ce cadre consistait à élaborer une bibliothèque de cas d’utilisation des technologies de l’information, dont le but consistait en réalité à aider à faire prendre conscience de ce qui (inaudible) et de ce qui fonctionne dans le but d’aider le secteur à surmonter certains des obstacles liés à l’adoption des technologies.

Ainsi, le but de l’ordre du jour des technologies de l’information consiste de manière plus générale à souligner l’importance des solutions technologiques pour atteindre une résilience durable et comprend (inaudible).

Cela nous amène à la fin de notre présentation. Je pense que nous allons passer aux questions et réponses, mais auparavant nous allons faire une pause de trois secondes.


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