Causeries d’Horizons : Explorer un avenir durable en 2050

Le 25 juin 2020. Chris Luebkeman présente un aperçu des travaux sur les scénarios de 2050 réalisés à l’Arup. 13 16

La série de conférences Causeries d’Horizons réunit des experts du Canada et du monde entier qui partagent leurs recherches et leurs idées prospectives avec les fonctionnaires.


À quoi ressemblera le monde en 2050 ? Arup a élaboré quatre avenirs plausibles qui explorent l’intersection de la santé planétaire et des conditions sociétales.

Chris Luebkeman, directeur de la prospective stratégique à l’ETH-Zürich, anciennement de l’Arup, présente un aperçu des travaux sur les scénarios 2050 réalisés à l’Arup. Il explique pourquoi ils ont élaboré ces scénarios, quels en ont été les résultats et quelles sont les conclusions de ce travail.

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Transcription

CONFÉRENCIERS :

Kristel Van der Elst, directrice générale, Horizons de politiques Canada

Chris Luebekman, directeur, Prospective stratégique, ETH Zürich

Claire Woodside, Sensibilisation et mobilisation

CHRIS LUEBEKMAN : Eh bien, tout d’abord, merci beaucoup Kristel.  C’est vraiment un plaisir d’être ici avec vous. Tout comme vous avez appris de moi, j’ai également appris de vous, et cela a été formidable au fil des ans.

Donc, tout d’abord, je suis très heureux et très honoré d’être parmi vous aujourd’hui et je vais faire ce qui suit. Je vais passer une présentation, puis je répondrai aux questions à la fin. Je pense, Claire, que vous disiez que l’on pourrait envoyer les questions soit dans la fenêtre de clavardage – est-ce là où il faut les envoyer –, soit dans les questions et réponses, ou comment les envoie-t-on?

CLAIRE WOODSIDE : Pour les questions et réponses, je vais recueillir les questions si vous pouvez les indiquer dans la fenêtre de clavardage, puis je vous demanderai de les poser et nous rétablirons votre son. Ensuite, si nous manquons de temps, je ferai une sorte de résumé de quelques questions qui sont clairement venues à l’esprit de nombreuses personnes.

CHRIS LUEBEKMAN : Excellent. C’est parfait. Je serai heureux d’y répondre à la fin.

Je vais commencer et présenter les diapositives maintenant. Je vais partager mon écran, accordez-moi un moment pour le – c’est le moment Zoom, au sujet duquel nous lisons tous et nous espérons que tout fonctionne, puis nous voyons – voilà. OK.

Voici une photo du côté d’un avion que j’ai prise, et pendant trois mois, aucun de nous n’a vu cela. Je la trouve très intéressante, car pendant longtemps, j’étais très obsédé par les traînées de condensation. Elles m’agaçaient réellement, car chacune d’elles est constituée de vapeur d’eau à un endroit qui échappait à la volonté de mère Nature. Elles créent des ombres qui réduisent la capacité de production de notre planète de 4 % à 7 %.

Parallèlement à leur disparition, nous avons également été en mesure de remarquer d’autres éléments. Comme Kristel l’a mentionné, j’ai travaillé pour Arup au cours des 20 dernières années. Une partie de ce travail consistait à voler autour du monde pour rencontrer les membres de nos bureaux, notre personnel et nos clients, en regardant notre planète pour voir ce que nous lui avions fait afin que nous puissions – vous et moi – non seulement survivre, mais aussi nous épanouir; pour créer les logements et les aliments, que ce soit du bétail ou des céréales, dont nous avons besoin littéralement pour survivre et nous épanouir.

Ce qui me semble vraiment intéressant, c’est que, peu importe où nous allons, nous voyons aussi beaucoup de – je dirais – conséquences imprévues, tout comme ces traînées de condensation étaient des conséquences involontaires de l’échappement des réacteurs d’avion, et tout comme ces énormes tapis de béton et d’asphalte recouvrant des terres productives sont des conséquences imprévues de notre besoin, de notre désir d’avoir des maisons, des écoles, des économies.

Donc, la grande question d’après moi à titre de futuriste, si nous regardons tout cela, est : « Quelle voie vers l’avenir devons-nous suivre? » Nous pouvons regarder en arrière et essayer de projeter une voie à suivre et imaginer une projection linéaire, ce que de nombreux économistes ou scientifiques voudraient faire; toutefois, à mon avis, notre futur ne correspondra pas nécessairement à ce que nous avons vu dans notre passé.

Pour un grand nombre de personnes, cela semblera être une route sinueuse, tout comme dans cette merveilleuse chanson, « The Long and Winding Road ». Ce sera un peu effrayant dans les courbes et il faudra faire attention à la vitesse à laquelle on va, car on peut y arriver si on ne va pas trop vite. Et bon sang, il faudra disposer du bon véhicule ou d’une planche à roulettes ou de quelque chose pour être certain de monter ou de descendre.

Pour de nombreuses autres personnes, la voie vers l’avenir est un ciel bleu, tout comme ici dans la région du Pacifique-Ouest. On ne sait pas trop quelle voie emprunter, et cela n’a en fait pas vraiment d’importance, car on sait où se trouve la destination. On se dirige vers ces sources thermales et la manière d’y arriver importe peu.

Ce qui m’intéresse lorsque nous regardons vers l’avenir, c’est le fait que nous ayons tous un peu de cela au même moment. À titre de futuriste, le défi consiste à savoir comment faire face à cette incertitude croissante. Nous le ressentons chaque jour. Nous le ressentons tous et nous l’avons tous ressenti. Pour de nombreuses personnes, c’est une source de crainte. Pour d’autres, c’est une source d’inspiration. Pour de nombreuses personnes, c’est paralysant. Pour d’autres, c’est tout simplement stimulant. Il est tout à fait fascinant de constater comment on réagit face à l’avenir, aux pensées sur ce qui s’apprête à survenir.

Lorsque je regarde cela et que j’y pense, un élément est vraiment essentiel, soit la manière d’envisager l’endroit où nous voulons et devons aller. Selon moi, l’endroit où nous voulons aller et l’endroit où nous devons aller sont deux choses différentes. On les considère souvent comme une seule et même chose, mais ce n’est tout simplement pas le cas.

Maintenant, lorsque nous faisons cela et que nous essayons de regarder vers l’avenir, nous pouvons le faire avec beaucoup de données. J’ai des centaines de graphiques indiquant dans quelle direction les choses vont et comment elles changent; c’est très scientifique.

En revanche, nous avons également besoin de nous émouvoir, de nous faire raconter une histoire et de croire. Il existe des choses qui, selon chacun d’entre nous, sont complètement irrationnelles et pourtant, vous pourriez dire : « non, non, non, mon raisonnement est parfaitement rationnel ». Je parie que nous pourrions trouver un élément irrationnel, mais ça va, car c’est ce qui est beau chez nous les humains, car nous disposons de ces données et de cette capacité émotionnelle. Lorsque la science et la croyance se rejoignent, elles peuvent nous aider à trouver une voie, un moyen.

Cela, selon moi, est vraiment essentiel, car lorsque nous regardons de manière prospective, il y a ce que nous appelons le « cône du possible ». Lorsque nous regardons vers l’avenir, la variabilité ne cesse de croître de plus en plus avec le temps à mesure que nous sortons.

Mais alors, nous savons en fait qu’il y a cette partie probable, ce milieu de cette cible. Il s’agit du scénario du statu quo. Si les choses continuent d’aller comme nous nous attendons à ce qu’elles aillent, c’est ce que nous allons obtenir.

Mais voilà, il y a ceci, soit notre futur préférable. C’est là où la politique peut entrer en jeu, où nous pouvons commencer à définir différentes règles du jeu, où les paradigmes de conception peuvent entrer en jeu afin que nous puissions changer la façon dont nous construisons un bâtiment ou une ville ou y pensons, ou peut-être notre vie où nous pensons que notre avenir préférable est celui-ci et comment nous commençons à œuvrer dans ce sens.

Cela est très intéressant pour moi et c’est la raison pour laquelle chez Arup, nous avons créé ces 2 050 scénarios. C’est la deuxième fois que je créais de tels scénarios. Les premiers scénarios étaient considérables, dont le tout premier a été créé en 2008-2009. J’ai réalisé ou pensé, il y a environ deux ans, que le monde se dirigeait vers une situation si difficile que je devais trouver un moyen pour que nous puissions aider à concevoir ce à quoi ressemblerait un avenir positif, car il est facile d’imaginer les points négatifs. C’est devenu beaucoup plus difficile d’essayer d’imaginer où nous allons nous poser d’une manière positive.

Nous avons donc examiné deux axes. Il y a l’exercice de scénario classique. Nous avons créé tout un scénario avec ce qui constitue les facteurs critiques, et cela se résume, en fait, à ce dont il s’agit : la condition humaine, c’est la santé de notre société. Augmente-t-elle ou diminue-t-elle? Et de quoi dépendons-nous en tant que personnes? Nous dépendons de notre planète, ainsi que de la santé de nos océans, de notre air et de nos écosystèmes pour nous soutenir, afin que nous puissions en faire partie.

Nous avons donc défini ces deux axes comme nos axes critiques, comme les axes critiques les plus fondamentaux pour examiner la condition humaine et la santé planétaire de la planète dans son ensemble. Nous avons créé quatre mondes, et je vais vous en donner les noms très rapidement, puis nous allons les examiner d’une manière un peu plus détaillée par la suite.

Le premier, dans lequel la condition humaine augmente, mais la santé planétaire diminue, nous l’appelons « Humans Inc. ». Il est semblable au scénario du statu quo, où nous en sommes maintenant.

Le « double négatif » est « Extinction Express », c’est-à-dire la spirale descendante. Vous pouvez voir que certaines parties du monde y sont déjà.

Puis nous avons la « Greentocracy ». C’est là où la société vit au service de la planète, de la restauration de cette dernière; nous perdons donc une partie de nos libertés et une partie de notre égocentrisme afin que notre planète se porte mieux.

Ensuite, bien sûr, le « double positif », que nous espérons vraiment tous, soit l’« Après l’anthropocène », un monde dans lequel les humains et les personnes vont bien et vivent une sorte de bonheur pour toujours.

Voici donc le graphique qui se trouve dans le rapport, que l’on peut examiner.

Examinons donc ces mondes d’un peu plus près en commençant par Humans Inc. Lorsque nous élaborons les scénarios, je pense qu’il est très important de faire appel à tous les différents styles d’apprentissage. Il y a ceux qui apprennent au moyen d’un texte, d’une image, d’une énonciation ou d’un contact visuel. Nous devons nous assurer que tout ce que nous faisons fait appel à tous ces éléments de manière significative. Nous pouvons avoir ici une idée de ce à quoi cela pourrait ressembler.

Nous avons également créé un graphique comportant un style graphique similaire pour tous les scénarios afin que l’on puisse imaginer à quoi pourrait ressembler notre ville en mode statu quo. Ici, nous voyons déjà – ce qui est assez surprenant – pas pour le smog – ou je voulais dire pour le smog et non pour les virus, nos petits masques, qui sont devenus une partie de notre image.

Mais dans « Humans Inc. », nous avons certains des très grands marqueurs qui indiquent que les villes s’adaptent aux inondations et autres phénomènes extrêmes; nous avons donc appris comment nous adapter, comme nous le faisons actuellement. On érige des murs de protection contre les crues. Nous composons avec les éléments, nous nous sommes adaptés.

L’espérance de vie augmente. L’éducation est à la hausse. Et pourtant, la pénurie d’eau augmente. Nous extrayons davantage de nos aquifères, car nous nous inquiétons pour nous et non pour l’écosystème. Les gens peuvent compter sur un système d’assistance sociale beaucoup plus solide, des logements améliorés et même sur la mise en place éventuelle d’un revenu de base universel.

Nous essayons également de montrer quelques chiffres, Nous avons vraiment étudié ce que pourrait être notre population. Quel est l’écart de richesse? Comme je l’ai indiqué, nous avons consacré environ deux ans à un exercice qui consistait à examiner en détail tous ces différents facteurs et ce qu’ils pourraient être, et avons utilisé ce qu’on appelle la méthode morphologique pour vraiment, de manière très rigoureuse, essayer de les rassembler. Je ne vais pas aborder chacun d’eux; nous en avons donc quelques-uns juste ici.

Puis nous avons créé une chronologie. Nous avons dit : « Quelle pourrait être l’histoire si ce monde se réalisait? »

Je sais que cela ressemble au sous-marin jaune des Beatles, mais ce n’était pas l’intention. Mais ici, nous avons inventé quelques occasions au cours desquelles – c’est la partie plutôt amusante, la partie super amusante. Je vais en montrer deux. Voici le parc d’ambulances de Séoul à l’arrêt. Et quelqu’un a demandé : « Eh bien, de quoi s’agit-il? »

Dites : « Eh bien, si on utilise des batteries entièrement électriques et qu’il fait trop froid, celles-ci ne fonctionneront pas. Une vague de froid à Séoul a duré deux semaines et les batteries ont toutes éclaté ».

Puis la dernière est le manque d’eau à Lima. Je parlais à un ami de – qui travaille dans le secteur de l’eau en Amérique du Sud. Il a dit : « Ce ne sera pas en 2048, mais plutôt en 2028 ».

Donc, même certains de ces scénarios constituent un moyen d’établir un dialogue.

Nous étions également d’avis que les objectifs de développement durable étaient un élément clé pour cela, et nous les avons utilisés comme l’un de nos marqueurs primaires pour comprendre ce à quoi ce monde pourrait ressembler. Alors, que s’est-il passé avec chacun de ces objectifs, car en tant qu’entreprise, Arup avait décidé d’harmoniser cette activité avec ces objectifs; nous devions donc comprendre quelles étaient les conséquences pour chacun d’entre eux. Ceux-ci figurent tous dans le rapport que vous pouvez obtenir.

Le suivant était l’Extinction Express; nous procédons donc dans le sens horaire. L’Extinction Express est un monde très inconfortable dans lequel tout constitue un double négatif. Nous avons des villes en forme de dôme dans lesquelles les gens sont en quelque sorte passés chez les nantis – ils ont créé des enclaves –, et les démunis doivent se résigner à servir les riches ou à essayer simplement de lutter pour survivre. Nous avons des systèmes naturels très déstabilisés et les pénuries de ressources sont omniprésentes. Nous les avons appelés des « enfers contrôlés » dans lesquels de grandes villes de réfugiés ont été créées en raison du manque d’eau extrême. Les camps de réfugiés n’existent plus. Il s’agit plutôt de villes de réfugiés.

L’isolationnisme est devenu la nouvelle norme; c’est un monde de voyous et de suspicion vraiment profonde ainsi que d’ordres très durs.

Les aliments sont très intéressants. Ils sont tous industrialisés et contrôlés par des monopoles.

Dans ce monde, nous avons une population beaucoup plus élevée et un écart de richesse très grand. Nous avons une augmentation de température de 2,5 degrés Celsius, si nous avons de la chance, un fonctionnement réduit et une très faible pénétration d’énergie propre. Là, notre chronologie ressemble à quelque chose comme ceci où nous avons des choses très intéressantes; des dômes de smog se forment chez les riches au cours d’une période de deux ans.

Nous savons qu’à Pékin, de nombreux dômes de smog se trouvent déjà au-dessus des écoles. Cela devient un phénomène beaucoup plus important dans d’autres villes, et j’y vois en 2039 une interdiction des étudiants étrangers. Il est intéressant de constater comment cela a progressé de 19 ans. Très malheureux.

Mentionnons également l’éclosion de Zika à Toronto, car le virus Zika nécessite un certain climat et, dans certains des scénarios climatiques, Toronto deviendra alors un endroit où ce virus pourrait facilement proliférer, ce qui est très effrayant.

Encore une fois, avec les indicateurs, nous pouvons voir en étant au bas où ils ont diminué les objectifs de développement durable, la seule chose qui a vraiment disparu – eh bien, tout est mauvais, c’est tout.

Permettez-moi donc de passer du bon côté. Nous avons donc la Greentocracy. La Greentocracy devient très intéressante, car lorsque j’ai fait des ateliers avec des jeunes et des personnes plus âgées chez Arup avant mon départ, nous avions environ 40 personnes et nous leur avons demandé : « Que pensez-vous de ces scénarios? » Je n’en ai fini qu’avec la moitié d’entre elles pour le moment.

Elles ont dit : « Oui, nous pensons que ceux-ci sont assez réels ».

J’ai dit : « Eh bien, lequel, selon vous, allons-nous examiner ensuite? »

Toutes les personnes plus âgées ont dit : « Eh bien, nous allons voir l’Extinction Express » et les jeunes ont tous dit : « Nous allons voir la Greentocracy, car ce n’est que grâce à cette dernière que nous arriverons là où nous voulons être ». Les personnes plus âgées ont réagi en demandant : « Eh bien, nous n’allons jamais être d’accord avec cela, alors pourquoi? »

C’était vraiment très fascinant d’être en quelque sorte – en allemand, (mot allemand) avec cette description, mais c’est vraiment ce qui s’est passé.

Vous pouvez voir ici dans l’image qu’il y a beaucoup de teintes de vert, littéralement, du vert partout. C’est le verdissement des villes, la densification où « planète heureuse, gens heureux » devient le mantra de chaque gouvernement, où la planète vient en premier, et nous – comme je l’ai mentionné précédemment – devons être asservis à la planète, où la dégradation environnementale au cours du premier quart du siècle a vraiment provoqué un tollé et les gens ont exigé des mesures en descendant dans la rue, comme ils l’ont fait ces dernières semaines pour d’autres questions.

Et il y a eu beaucoup de restauration. Les villes se sont densifiées. Nous ne passons plus le bouteur sur les terres arables. Fait très intéressant, une grande partie de ces terres qui était utilisée pour l’agriculture était maintenant donnée – retournée à l’état sauvage. Cela faisait partie du tout afin que nous consommions beaucoup plus d’aliments synthétiques, ce qui est très intéressant. Un grand débat a eu lieu alors que nous discutions de la façon de voir ceci.

Donc là, la population s’élève toujours à environ 9 milliards et demi de personnes; il existe toujours un écart de richesse élevé, mais ce qui est bien, c’est qu’il y a une diminution – l’augmentation de la température a diminué à 1,5 degré et nous avons plus de coopération en raison des accords à l’égard des objectifs de développement durable et des objectifs scientifiques. Beaucoup d’énergie propre a permis à l’air de s’assainir.

Ici, la chronologie semblait légèrement différente et je vais juste – pour souligner quelques éléments ici. En 2032, la première rééducation écologique, ce qui est plutôt intéressant si l’on pense que – qu’entendions-nous par là?

Pour amorcer le parrainage de cours d’écologie par l’État, il faudrait donc faire marche arrière et être rééduqué sur la façon de vivre votre vie, c’est pourquoi nous disons : « C’est là que nous commençons à perdre nos libertés, soit les libertés que nous avions perçues ». Et cela, de nouveau, au service de la planète.

Mais ensuite, dans 42 expansions, nous avons des aires protégées à nouveau et des aires marines protégées, et ce qui est formidable, c’est qu’avec tout cela, les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été atteints. Donc, d’ici 2050, nous avons été en mesure d’infléchir cette courbe, dans le cas présent, pour tous nos gaz à effet de serre.

Les indicateurs semblent légèrement meilleurs. Ce n’est pas vraiment génial partout. Certaines des choses auxquelles nous croyons seraient probablement encore très mauvaises. Il y a l’équité entre les sexes et nous disons qu’il n’y a pas de pauvreté. En fait, il y aurait plus de pauvreté, et la manière dont nous définissons la pauvreté selon nos dires, dans certaines des infrastructures, des infrastructures durables, pas si durables, mais c’est – mais la planète se porte vraiment bien, c’est donc plutôt intéressant.

Puis le dernier est l’Après l’anthropocène, et ce qui me fascine, c’est lorsque nous l’avons créé, comment créer quelque chose qui ne ressemblait pas à Disney World? Vous pourriez en fait le regarder et dire : « D’accord. Je pourrais imaginer cela. Je pourrais imaginer que cela se produise réellement. »

C’était, en fait, l’aspect le plus difficile à saisir pour moi. C’était vraiment intéressant. Et pourtant, je pouvais tout à fait comprendre certains des concepts qui l’entourent. Lorsque nous avons beaucoup plus de liberté pour nous déplacer dans le monde et que les consommateurs consomment maintenant à l’échelle d’une planète au lieu des 3, 16 ou 30 planètes auxquelles nous en sommes actuellement, selon l’endroit où nous nous trouvons, que nos sociétés sont maintenant à nouveau équilibrées et que l’écart de richesse entre les mieux payés et les moins bien payés ne s’élève plus à plusieurs centaines, mais possiblement à des vingtaines, une économie circulaire est alors réelle. La comptabilisation du carbone est incluse dans tout ce que nous faisons, tout comme l’eau. La consommation durable est liée étroitement à l’environnement et il existe un réel partenariat public/privé pour soutenir ces activités axées sur la planète d’abord.

Pendant que nous examinions cela et que nous pensions tous : « C’est génial. C’est là que nous voulons aller », et au bout d’environ six mois, nous pourrions enfin commencer à croire que cela est éventuellement possible, une augmentation de 1,3 degré, une coopération élevée et une stabilisation de notre climat; nous avons créé la chronologie.

Mais alors, ce qui m’intéressait, c’est que je ne pensais pas que nous ne verrions jamais cela, à moins qu’il n’y ait une catastrophe, à moins qu’il n’y ait une conséquence des changements climatiques à grande échelle, comme vous le voyez là en 2021, qui entraînerait une pause à l’échelle de la planète. Je n’ai jamais imaginé que nous aurions une pandémie qui nous offrirait également un moment pour faire une pause, la grande marche pour le climat comme nous l’avons vu récemment avec le mouvement La vie des Noirs compte et les droits de tous, et les marches que nous avons vues.

Quand cela s’est produit au cours des trois derniers mois, cela m’a donné pour la première fois en près de deux ans l’espoir que nous pourrions vraiment peut-être arriver à cet Après l’anthropocène de mon vivant.

Le dernier petit cercle rouge ici, je dirais, est un musée de pièces en plastique. J’adore cette petite idée qu’en 2047, nous ayons un musée concernant ces deux horribles amas de plastique flottants, un dans le Pacifique et l’autre dans l’Atlantique, et ce serait tout simplement incroyable.

Alors, bien sûr, les indicateurs sont tous dans les quadrants supérieurs où tout est amélioré, pas – tout n’est pas parfait, mais c’est réellement – la pauvreté est au niveau le plus bas de tous les temps, les OGM aident à réduire notre faim, etc. C’était vraiment le monde auquel nous voulions accéder.

Maintenant – et je parcours ceci plutôt rapidement, car c’est tout – tout peut être téléchargé en ligne. Un PDF gratuit est à la disposition de tous, car nous l’avons fait non pas pour nous, mais pour tout le monde.

Il y a aussi une grande comparaison ici que vous pouvez voir. Je pense parfois que nous aurions pu l’approfondir à l’égard de la population. La croissance et le déclin d’une population constituent un sujet très difficile; discuter de la nécessité de réduire la population à un enfant par couple est quelque chose que l’on ne peut tout simplement pas faire dans la bonne société. Nous avons donc conservé les nombres élevés de tous ces éléments.

Le plafond de richesse est beaucoup plus facile. La température augmente aussi. Vous pouvez toujours lire sur ces sujets – les autres.

Dans ceux-ci, nous avions aussi – j’ai embauché un écrivain, un auteur de science-fiction, pour essayer de créer des histoires au sujet de personnes et à quoi ressemblait une journée de leur vie, car c’est une chose de lire un tas de chiffres et d’imaginer ces histoires, mais c’en est une autre d’essayer de placer un être humain, vous ou une autre personne, dans ce monde et d’essayer de penser dans cette vie.

Voici donc quelques citations de ces quatre personnes. Je pense que ce qui me fascine, c’est quand on lit ces citations, comme je suis certain que tout le monde le fait, tout à coup, dans votre esprit, vous pouvez créer l’image d’une rue, d’un lieu, de certaines nouvelles que vous avez peut-être vues ou qu’une personne à qui vous avez parlé vous aurait racontées, et il est d’autant plus plausible que ce monde puisse se réaliser.

C’est là que je voulais faire la différence entre ces deux parties de données et d’émotion, là où nous essayons de vraiment les aborder les deux.

Donc, la question que nous posons toujours est : « Dans quel monde aimeriez-vous vivre et, selon vous, à quel monde allons-nous passer ensuite? »

Il n’existe rien de tel que la singularité sur notre planète, et je vous garantis que dans votre beau pays ou en Suisse, je pourrais probablement trouver chacun de ces quatre mondes dans un petit microcosme, n’est-ce pas?

Mais la question est destinée à la majorité, vers lequel voulons-nous aller? Où voulons-nous aller? Quelle est l’histoire que nous voulons écrire?

Selon moi, l’autre partie consiste à s’assurer que nous donnons aux personnes les moyens de croire et que ces dernières disposent des outils nécessaires pour aider également à écrire cette histoire, car en fin de compte, l’avenir est de la fiction. C’est une histoire que nous écrivons tous, et nous l’écrivons ensemble, comme dans ceci qui, selon moi, est une image étonnante que mon équipe a trouvée et qui demande quel chemin nous voulons suivre, la voie ferrée, la voie ferrée droite, la route droite, la route sinueuse ou les petits sentiers pédestres au milieu?

Nous pouvons choisir ces chemins, et je pense – et c’est très important pour moi. Nous avons donc élaboré ces scénarios et j’en ai d’autres qui suivront. Je pourrais vous en montrer plus, mais j’ai pensé m’arrêter ici pour quelques minutes et voir si vous vouliez poser des questions ou formuler des commentaires.


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