Une première loi étasunienne cible la génétique libre

En juin 2019, la Californie a adopté la première loi aux États-Unis visant la génétique libre, une pratique qui consiste à effectuer des modifications génétiques sur soi-même. À partir de janvier 2020, il sera illégal ... 10 11,15

En juin 2019, la Californie a adopté la première loi aux États-Unis visant la génétique libre, une pratique qui consiste à effectuer des modifications génétiques sur soi-même. À partir de janvier 2020, il sera illégal de vendre des trousses de thérapie génique des courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées (en anglais, CRISPR) sans avertir les consommateurs qu’il n’est pas sécuritaire de les utiliser sur soi-même.

Il s’agit d’un signal faible qui montre que les législateurs s’intéressent au fait que les consommateurs peuvent tester des technologies de modification génétique sans avoir de formation scientifique formelle et en dehors des laboratoires autorisés. Des vidéos sur la génétique libre sont apparues sur YouTube, montrant comment s’administrer une thérapie génique des CRISPR pour modifier les gènes dans certaines de ses cellules (comme les muscles du bras). Les avertissements au sujet de cette pratique sont une chose, mais la manière de la réglementer et de la surveiller en est une autre.

La manipulation des gènes des CRISPR permet d’apporter des modifications relativement précises au génome des êtres vivants, y compris des humains. Cette technologie pourrait être déterminante dans l’amélioration de certaines capacités humaines ou le traitement de conditions ayant de fortes composantes génétiques. Les mises en garde sur les étiquettes pourraient servir à freiner l’enthousiasme et inciter à la prudence. Cependant, si certains consommateurs y voient une occasion d’essayer un remède expérimental ou d’améliorer un aspect de leur corps ou de leur esprit, ils pourraient être disposés à courir des risques.

L’être humain est un système très complexe, et il est impossible de prévoir entièrement les conséquences de modifications expérimentales sur des organismes vivants. Dans le cas d’un autre signal faible, une expérience ayant permis d’augmenter la taille du cerveau chez les guppys a eu un effet négatif sur d’autres systèmes. Comme un auteur l’a noté dans un rapport sur la loi californienne : « Une grande partie du problème réside dans le fait que notre capacité à manipuler l’ADN est largement supérieure à notre capacité à le comprendre réellement »

Source :

https://singularityhub.com/2019/08/19/california-passed-the-countrys-first-law-to-prevent-genetic-biohacking/

https://www.technologyreview.com/s/614100/dont-change-your-dna-at-home-says-americas-first-crispr-law/

https://leginfo.legislature.ca.gov/faces/billTextClient.xhtml?bill_id=201920200SB180


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