L’économie de l’expérience existe, mais elle est numérique

Quoi? Les données du Consumer Expenditure Survey des États-Unis confirment que les expériences sont entrées dans les habitudes de consommation, mais qu’elles sont davantage numériques que concrètes. Entre 1994 et 2014, les dépenses moyennes des ménages sont passées, presque ... 13 11

Quoi? Les données du Consumer Expenditure Survey des États-Unis confirment que les expériences sont entrées dans les habitudes de consommation, mais qu’elles sont davantage numériques que concrètes. Entre 1994 et 2014, les dépenses moyennes des ménages sont passées, presque au dollar près, des biens (-1467 $ ou -23 %) aux expériences numériques (+1 436 ou +125 %). La transition a été plus marquée chez les consommateurs de 25 à 34 ans (biens : -945 $; expériences numériques : +1 489 $). En parallèle, la consommation d’expériences concrètes des ménages a quelque peu diminué dans l’ensemble de la population (-5 %), mais a augmenté chez les 25 à 34 ans (+12 %).

Remarque: Les auteurs définissent la « consommation d’expériences numériques » comme ce qui est employé dans les expériences visuelles sur écran et les expériences de musique numérique, notamment le matériel informatique, les données, les logiciels et les services.  Par « consommation d’expériences concrètes », on entend notamment les restaurants, les voyages et les droits d’entrée.

Et alors? L’augmentation des dépenses numériques semble refléter l’essor des nouvelles technologies depuis 1994 (ordinateurs personnels, Internet, appareils mobiles, médias sociaux), ainsi que leur utilité de plus en plus incontournable et leurs mises à niveau fréquentes. Le passage d’une économie axée sur les biens à une économie axée sur les expériences numériques ne signifie pas nécessairement une économie plus durable. Ce type d’économie se développera sans doute de façon proportionnelle à la capacité des produits et des services numériques (Internet des objets, ludification, intelligence artificielle, réalité virtuelle, réalité augmentée et impression 3D), et à mesure que les enfants de la génération Z (« toujours branchée(link is external) ») se joindront à la masse des consommateurs.  Dans un même temps, il y a lieu de se demander si la croissance des dépenses en expériences concrètes chez les 25 à 34 ans signale une nouvelle tendance générationnelle en matière de consommation qui pourrait persister la vie durant, ou s’il ne s’agit que d’un phénomène éphémère reflétant une période particulière (stagnation des salaires, tendances minimalistes, commodité des achats et des ventes en ligne) et ne correspondant qu’à l’une des étapes de vie de ces consommateurs (principalement définie par les rencontres amoureuses, la vie sociale, la vie chez les parents, les dettes étudiantes). Les secteurs des expériences concrètes (arts, culture, divertissement et sports) doivent également se demander quelle est l’importance de l’aspect numérique dans leurs affaires, car les expériences numériques peuvent réduire le coût de l’accès aux activités concrètes.

Source : «The experience economy has arrived and it isn’t what we thought(link is external)»


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