L’urbanisation de L’Asie et la croissance urbaine verte

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Où en sont les choses?
Pourquoi s’agit-il d’un enjeu important?
Comment l’Asie sera-t-elle concernée?
Comment le Canada sera-t-il concerné?
Références

Où en sont les choses?

Pour répondre à la nécessité d’accueillir une densité de population croissante tout en atténuant les défis environnementaux, des villes en développement dans toute l’Asie mettent en place des stratégies pour promouvoir une croissance urbaine verte. La population urbaine d’Asie devrait passer de 1,9 milliard à 2,7 milliards d’ici 2030, ce qui signifie un afflux massif de nouveaux citadins. Certains pays comme la Chine encouragent et accélèrent activement l’exode rural vers des villes plus petites de « catégorie 2 » (telles que Dalian, Wuhan, Chongqing) et de « catégorie 3 » (telles que Shijiazhuang, Changzhou et Lanzhou). En raison de ressources limitées, dont l’eau, et de défis environnementaux grandissants, dont la pollution atmosphérique, les gouvernements et les entreprises étudient de nouvelles formes d’habitats, installations et pratiques écologiques et écoénergétiques, sous forme de rénovation urbaine et de cités vertes. La Chine et Singapour ont investi 10,24 millions de dollars canadiens pour développer la cité écologique sino-singapourienne Tianjin en Chine, et le Japon quant à lui a consacré 140 millions de dollars canadiens à sa cité écologique Keihanna. Ces cités vertes offrent des modèles de technologies innovatrices de conservation de l’eau et de l’énergie, ainsi que des options de transport et de modes de vie environnementale durables.

Pourquoi s’agit-il d’un enjeu important?

L’afflux de nouveaux citadins en Asie posera de nombreux défis aux gouvernements asiatiques, car ceux-ci devront maintenir des taux élevés de croissance économique tout en composant avec des pénuries d’eau, de la pollution atmosphérique, une consommation d’énergie à la hausse, une congestion routière élevée et des préoccupations quant à la gestion des déchets. Promouvoir une croissance urbaine verte sera vital pour favoriser le maintien de la stabilité sociale,  la croissance et le développement économiques, tout en préservant les milieux naturels qui sous-tendent le bien-être et la qualité de vie.

Comment l’Asie sera-t-elle concernée?

Les populations urbaines croissantes sont le vecteur d’une série de mesures politiques, de mesures normatives, de projets de villes écologiques et de rénovations urbaines qui prendront de l’ampleur au cours des dix années à venir.

Singapour est à l’avant-garde de la construction et de la rénovation urbaines écologiques en Asie; ses bâtiments écologiques sont passés de 17 en 2006 à plus de 1 600 en 2013, et couvrent 20 % de l’environnement bâti. Singapour compte avoir modernisé 80 % de ses bâtiments d’ici 2030.

D’autres parties de l’Asie en développement emboîtent le pas et mettent l’accent sur des politiques écologiques plus strictes et sur le développement de nouveaux bâtiments écologiques. En Chine, d’ambitieuses cibles de réduction des émissions de carbone ont inspiré de nouvelles politiques entourant la conception d’immeubles écologiques et des subventions pour favoriser l’adoption de technologies écoénergétiques. Des villes telles que Jakarta envisagent des politiques concrètes pour réduire la congestion routière et la pollution, dont des systèmes de péage routier électroniques et des programmes de réduction du coût des voitures écologiques.

La prochaine décennie amènera davantage de commerce intrarégional, de transfert des connaissances et des pratiques exemplaires quant aux technologies environnementales, de savoir-faire en matière de recyclage et de pratiques durables entre les villes écologiques plus développées et les villes en émergence dans les pays en développement de l’Asie. Les codes de construction tels que LEED (États-Unis), BCA Green Mark (Singapour) et Three-Star System (Chine) contribuent à réduire la consommation en énergie et à intégrer la production d’énergie renouvelable éolienne et solaire sur place. L’adhésion à ces codes est en voie de devenir la norme pour les nouveaux bâtiments. Par exemple, les bâtiments écoénergétiques titulaires de la BCA Green Mark peuvent économiser jusqu’à 30 % d’énergie tout en n’étant que 5 % plus coûteux à bâtir. Le réaménagement de bâtiments commerciaux peut réduire de près de 20 % leur consommation en énergie. Or, malgré la recrudescence de développeurs chinois qui visent une certification verte pour leurs bâtiments, beaucoup d’autres boudent les matériaux de meilleure qualité, comme des isolants et des fenêtres scellées, en faveur d’économies budgétaires immédiates.

De nouvelles cités écologiques sont bâties en partant de rien sur des terrains inutilisés ou réaménagés; citons la cité écologique sino-singapourienne Tianjin, la cité écologique toute en métal de Jieyang, et la Pluit City de Jakarta, en Indonésie. Ces cités seront dotées de bâtiments plus écoénergétiques que les immeubles conventionnels et leur empreinte carbone sera de faible à nulle, ce qui pourrait donc potentiellement avoir une incidence substantielle sur la conservation de l’énergie.

Comme les projets de cités écologiques sont à encore à petite échelle en Asie, les décideurs doivent aussi mettre l’accent sur la rénovation urbaine en réaménageant les mégalopoles et les bâtiments actuels, notamment à Chongqing et à Shenyang, en Chine. Les nouveaux projets de villes sont certes intéressants, car ils incorporent des politiques de planification durables et tirent profit des technologies de pointe d’économie d’énergie et d’eau.  Cependant, la modernisation écologique est une de solution de rechange importante lorsqu’une reconstruction complète s’avère difficile dans les régions déjà très urbanisées. Des projets de rénovation urbaine tels que le Yokohama Smart City Project (traduction : le projet de ville intelligente Yokohoma) et le Toyota City Low-Carbon Verification Project (traduction : le projet de vérification faible-carbone Toyota City) visent à évaluer les zones urbaines peuplées actuelles en vue d’optimiser leur efficacité énergétique. La transformation des villes existantes en cités écologiques pourrait éventuellement réduire la consommation d’énergie sur une plus grande échelle que les projets actuels de nouvelles cités écologiques.

Le marché des bâtiments écologiques montre des signes de croissance, mais il reste à voir si des facteurs favorables permettront une transformation à grande échelle. Ces facteurs comprennent une volonté politique de la part des gouvernements asiatiques – dont la capacité à lutter contre la corruption dans l’octroi d’importants contrats de construction – l’accès à des technologies abordables et efficaces pour répondre aux besoins liés à l’infrastructure, des mesures incitatives aux nouveaux projets, et une plus grande sensibilisation et participation du public.

Comment le Canada sera-t-il concerné?

La croissance des villes et des immeubles écologiques en Asie offre au Canada l’occasion de participer à des projets de développement dans cette région. À l’heure actuelle, trois entreprises d’architecture situées en Ontario participent à la conception du développement éco-communautaire de Shobuj Pata, à Dhaka au Bangladesh, un projet résidentiel prévu pour 10 000 habitants. Cependant, les perspectives d’affaires ne se limitent pas à la coopération à de nouveaux projets de construction internationaux; il y a également des possibilités de réaménager les bâtiments actuels en Asie, car les entreprises locales préfèrent se concentrer sur de nouveaux projets.

Références

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Tianjin : A model Eco-city in the Eastern World(link is external). Danish Architecture Centre. le 26 novembre 2012.


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